« Avant je prenais le vélo avec le dernier pour la crèche, sur le porte-bébé à l’arrière, raconte Christilla à Angers. C’est toute une philosophie du respect de tout, comme pour les déchets, etc.. Je n’étais pas une écolo au départ, mais on a toujours tout fait à pied. »
Et alors pourquoi être passée au vélo-cargo ? « Parce que les enfants ont changé d’école, et du coup ça n’était plus accessible à pied. Et je ne voulais pas qu’ils aillent tout seuls à vélo, même si je les accompagnais. » C’est vrai que l’entreprise aurait été difficile, avec quatre enfants. Disons trois, puisque l’aîné va maintenant au collège tout seul, en trottinette. Mais c’est tout récent : « Pendant un an, j’en ai mis quatre dans le cargo, ils allaient tous à la même école. Cette année, j’en emmène trois. »
Maintenir l’engin en parfait état
Avec assistance électrique bien sûr. « Pour moi c’est indispensable. Ça m’est arrivé une ou deux fois, l’imprévu, et j’ai dû descendre de vélo, je ne peux pas monter un boulevard avec les enfants sans assistance. Je connais une maman à Bordeaux, où tout est plat, elle le fait sans assistance. Ma sœur a un bi-porteur sans assistance, et elle en met trois dedans. Ils habitent le 5e étage sans ascenseur. » Et la qualité de l’engin, c’est tout un ensemble, et donc un investissement conséquent : « Pas loin de 4 000 € avec toutes les options : la grosse batterie, une bonne selle, des pneus qui ne crèvent pas. Il faut penser aussi au service après-vente, il faut que ce soit tous les jours impeccable. »
Inutile de dire qu’elle ne regrette rien. « C’est très bien, vraiment super. Je suis respectée des autres, il y a un côté hyper convivial, pas une journée sans que des gens nous disent bonjour, même avec des automobilistes, qui ouvrent leur fenêtre pour demander « où vous l’avez acheté ? » Je ne crois pas qu’en trois ans quelqu’un m’ait fait une réflexion désagréable. Il y a des rues, je sais bien que les voitures sont derrière, mais elles attendent. Vraiment c’est très encourageant. »
Point de vue d’infirmière
« C’est à conseiller à toutes les mamans. A l’école, on était deux au début, on est cinq maintenant. Il y a un papa aussi, des fois chez eux c’est une baby-sitter qui prend le vélo-cargo. Après il faut s’adapter, si je devais aller travailler juste après dans la foulée par exemple. Quand il fait froid et qu’il pleut il faut se motiver, mais pas plus que sur un vélo normal. Les enfants se disputent mais comme dans une voiture. L’hiver ils ont une couverture. »
Même si elle ne l’exerce plus qu’à temps partiel, sa profession n’est pas indifférente à son goût du vélo. « Je suis infirmière et je m’occupais des enfants en pédiatrie, et entre autres des enfants en surpoids. On en voyait passer beaucoup. Et ceux qu’on prend en charge, c’est ceux qui sont en grand surpoids. Chez certains, c’était catastrophique, j’en ai vu un qui faisait 100 kg à 12 ans. Je suis persuadée qu’à la maison il est tout seul et qu’il s’ennuie devant les écrans. Aujourd’hui on ne se bouge pas… ».
La crainte des gros gabarits
Des inconvénients à l’usage quotidien du vélo-cargo, il y en a quand même. « J’ai eu peur plusieurs fois, dans les voies de bus, quand je suis entre deux bus, et qu’on est doublé par un camion, on a le sentiment qu’on est pris en sandwich. Une fois il y avait un camion de livraison qui reculait, je pense qu’il ne m’avait pas vue, il faut être hyper vigilant. Et c’est lourd à tirer, il n’y a pas de marche arrière. La manœuvre est lente. »
« Et ce qui est un peu casse-pieds, c’est le stationnement. Devant l’école c’est génial. La première fois pour les emmener chez le coiffeur, je me suis mise sur un petit bout de trottoir, je ne m’accroche à rien. Et je ne reste pas loin. Ce qui me fait peur, c’est s’il y a des petits qui montent dedans pour jouer et qui cassent des trucs. »