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Le pari gagnant du campus suisse de Lausanne en matière de développement du vélo

L’heure de la rentrée a déjà sonné depuis quelques semaines et pour les nouveaux étudiants heureux de rejoindre pour la première fois leur université, une question s’est alors posée : comment s’y rendre quotidiennement ?

Pour de nom­breux étu­di­ants français, se ren­dre à l’université en bus, tramway ou métro est devenu un réflexe. Et le vélo ? Longtemps boudé depuis la démoc­ra­ti­sa­tion des deux roues motorisés (Solex, Moto­bé­cane,…) à par­tir des années 1960, puis par un recours plus mas­sif à la voiture indi­vidu­elle à par­tir des années 1980, l’usage du vélo revient à son tour en force chez les étu­di­ants en 2020.

Rapi­de, pra­tique et économique, le vélo pos­sède de nom­breux avan­tages pour des jeunes publics de plus en plus con­cernés par la prob­lé­ma­tique écologique.

Le campus de Lausanne mise sur le vélo

Com­ment un cam­pus peut-il par­ticiper à ce change­ment ? Ren­dez-vous à Lau­sanne, sur le réputé cam­pus de l’École Poly­tech­nique Fédérale de Lau­sanne (EPFL), l’une des uni­ver­sités les plus à la pointe sur les ques­tions de mobil­ités dans le monde.  Joint à l’Université de Lau­sanne, le cam­pus uni­ver­si­taire est « une ville dans la ville » puisqu’on y dénom­bre pas moins de 35 000 étu­di­ants, chercheurs et pro­fes­sion­nels, qui y tra­vail­lent ou y rési­dent. Depuis 1991, la ligne 1 du métro per­met de rejoin­dre le cen­tre-ville en seule­ment quelques min­utes.

Depuis 2013, les deux uni­ver­sités ont gag­né près de 2500 étu­di­ants. Le cam­pus de l’EPFL souhaite accom­pa­g­n­er ses étu­di­ants à un plus fort usage du vélo au quo­ti­di­en, pour deux raisons : éviter une con­ges­tion liée à un trop fort usage de l’automobile et lim­iter l’impact cli­ma­tique des mobil­ités pen­du­laires et pro­fes­sion­nelles.

Pari réus­si ! Entre 2003 et 2019, la part modale des voitures indi­vidu­elles a chuté de 34% à 18%, pen­dant que le recours au vélo aug­men­tait de 19% à 32%. Depuis 2015, il y a ain­si plus de vélos que de voitures util­isés pour se déplac­er vers le site uni­ver­si­taire. Les trans­ports publics ont, quant à eux, con­tin­ué à légère­ment aug­menter (de 47% à 49%) sur cette même péri­ode.

Des mesures pour favoriser les mobilités douces

Pour mieux com­pren­dre cette belle réus­site, voici les prin­ci­pales mesures adop­tées par l’EPFL dans le cadre de son plan mobil­ités pour le volet « mobil­ités douces » :

Amélio­ra­tion et sécuri­sa­tion des accès pié­tons et cyclistes sur et hors cam­pus : le cam­pus, plutôt apaisé du point de vue de la cir­cu­la­tion, pro­pose des amé­nage­ment cyclables sous forme de ban­des ou de pistes.

Mise en place du sta­tion­nement payant : en 2017, une aug­men­ta­tion des tar­ifs de sta­tion­nement négo­ciée avec la com­mu­nauté uni­ver­si­taire a per­mis de créer un fonds de mobil­ité des­tiné à financer les mesures en faveur des trans­ports publics et de la mobil­ité active. Ce dis­posi­tif vise par le même temps à ren­dre plus con­traig­nant l’usage de la voiture indi­vidu­elle au quo­ti­di­en.

Déploiement de park­ings vélo abrités et d’une vélo­sta­tion sécurisée : rien qu’entre 2018 et 2020, 600 nou­velles places de parc vélo ont été ajoutées pour arriv­er à un total de 3300 places sur tout le cam­pus.

Nou­v­el ate­lier de vente et répa­ra­tion de vélos, le Point Vélo EPFL : après 15 ans d’existence (l’installation ini­tiale s’était faîte dans deux con­teneurs), un Point Vélo a été inau­guré en avril 2018, financé et mis à dis­po­si­tion gra­tu­ite­ment par l’EPFL. Le Point Vélo en 2019, c’était env­i­ron 900 vélos ven­dus (150 vélos neufs et 750 d’occasion) et 5 000 répa­ra­tions effec­tuées.

• Réduc­tions à l’achat de vélos neufs, d’occasion et élec­triques avec le Point Vélo
Con­cer­nant l’acquisition de vélos neufs: des tar­ifs préféren­tiels sont réservés aux salariés et étu­di­ants de l’université et facili­tent l’acquisition d’une nou­velle mon­ture. Les prix sont avan­tageux puisque négo­ciés avec plusieurs con­struc­teurs de vélos (Bianchi, Bromp­ton, Riese et Muller,…) et les sub­ven­tions de l’EPFL per­me­t­tent à leur tour de dimin­uer le coût d’acquisition.
Con­cer­nant l’acquisition de vélos d’occasion : les prix des vélos de sec­onde main remis en état par le Point Vélo sont fixés à 130 euros pour les étu­di­ants et 200 euros pour les per­son­nels. Les étu­di­ants peu­vent ain­si acquérir un vélo pour un moin­dre coût. Lorsque l’étudiant quitte la ville, il a la pos­si­bil­ité de reven­dre son vélo à 50% du prix auquel il l’a acquis. Les assis­tants répara­teurs qui remet­tent en état les vélos d’occasion sont rémunérés à hau­teur du SMIC suisse et peu­vent tra­vailler au max­i­mum 60h par mois.

Mise à dis­po­si­tion de six car­go­b­ikes en libre-ser­vice, en parte­nar­i­at avec Don­key Repub­lic : ce dis­posi­tif per­met aux usagers du cam­pus d’emprunter pour quelques heures un vélo car­go pour faciliter le trans­port d’une charge impor­tante qui devrait habituelle­ment être réal­isé en voiture.

Le cam­pus organ­ise égale­ment des événe­ments autour du vélo, pro­mou­vant ain­si la solu­tion vélo aux nou­veaux
arrivants.

A not­er enfin que le cam­pus est équipé de douch­es et ves­ti­aires publics pour les cyclistes les plus sportifs !

D’autres actions impor­tantes sont égale­ment mis­es en place en par­al­lèle :

Cam­pagnes de pro­mo­tion et de sécu­rité ;

Organ­i­sa­tion d’événements autour du vélo : Bike to work, All­ey­cat EPFL, etc. ;

Mise en place de douch­es et ves­ti­aires publics.

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