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Les coronapistes en chiffres

Surnom donné aux aménagements cyclables provisoires créés suite à la crise sanitaire du Covid-19, le terme « coronapiste » est rapidement entré dans les moeurs et la vie quotidienne. Le but des coronapistes ? Fluidifier la circulation urbaine, désengorger les transports publics, favoriser la distanciation physique et encourager la pratique du vélo.

« Je vous prendrai deux ban­des cyclables et un dou­ble-sens con­traire s’il-vous-plaît. »
« Pour les ban­des, avec ou sans sup­pres­sion de sta­tion­nement motorisé ? »

Coronapistes, les nouveaux aménagements cyclables.

Le con­texte san­i­taire a ren­du le print­emps 2020 très par­ti­c­uli­er pour la pra­tique du vélo pro­mu « geste bar­rière » en tant que déplace­ment indi­vidu­el non-pol­lu­ant, bon pour la san­té et per­me­t­tant la dis­tan­ci­a­tion sociale. En effet, la bicy­clette s’est rapi­de­ment vue remet­tre les insignes du geste bar­rière en pro­posant une alter­na­tive à la promis­cuité inhérente aux autres modes de trans­ports.

Par ailleurs, l’absence de cir­cu­la­tion auto­mo­bile durant le pre­mier con­fine­ment a max­imisé les pos­si­bil­ités de travaux de voirie. Le tout com­biné a abouti à la mise en place rapi­de de nom­breux amé­nage­ments cyclables dans le cadre d’opérations dites d’urbanisme tac­tique (voir « L’engagement des col­lec­tiv­ités pour les amé­nage­ments de tran­si­tion» page 20). Ce sont ces amé­nage­ments, ini­tiale­ment tem­po­raires, qui ont été bap­tisés « coro­n­apistes ».

Grâce au tra­vail de ter­rain des asso­ci­a­tions mem­bres de la FUB et des col­lec­tiv­ités locales, l’outil car­to lancé par la FUB au print­emps 2020 cen­tralise, au moment de la rédac­tion, les don­nées d’environ 1200 km d’aménagements cyclables souhaités, prévus, réal­isés ou sup­primés répar­tis sur 300 com­munes. Notons que sur les 600 km d’aménagements cyclables qui ont vu le jour depuis le print­emps 2020, seuls 41 km, soit moins de 7 %, ont été sup­primés et se con­cen­trent iné­gale­ment sur 12 com­munes.
Voyons de plus près à quoi ressem­blent les 560 kilo­mètres de coro­n­apistes encore exis­tantes. Au print­emps 2020, le CEREMA a pub­lié un guide à des­ti­na­tion des col­lec­tiv­ités inti­t­ulé « Amé­nage­ments cyclables pro­vi­soires : tester pour amé­nag­er durable­ment ». En com­para­nt ce que recom­mande le guide avec les don­nées agglomérées dans l’outil car­to, nous pou­vons dress­er un pro­fil par com­mune.

Nous nous sommes con­cen­trés sur qua­tre leviers d’action pos­si­bles (encadrés en bleu dans le dia­gramme) et trois indi­ca­teurs de qual­ité (encadrés en vert dans le dia­gramme). La moyenne générale est représen­tée en gris dans le dia­gramme au côté de plusieurs per­son­nal­ités fortes, c’est-à-dire des com­munes qui s’éloignent le plus de la moyenne.

Quid des piétons ?

Mod­i­fi­er la voirie peut mod­i­fi­er l’espace réservé aux pié­tons. Le guide du CEREMA en tient compte et recom­mande notam­ment une largeur min­i­male de 2,50m pour les chem­ine­ments pié­tons. Cette largeur per­met entre autres à ces usagers de respecter une dis­tan­ci­a­tion physique étant don­né le con­texte san­i­taire actuel.
Les don­nées analysées ici con­ti­en­nent de l’information à pro­pos de l’impact des coro­n­apistes sur l’espace pié­ton. Ain­si, le champ «intégrité espace pié­ton» du dia­gramme indique si cet espace a gran­di (valeur supérieure à 50 %), réduit (valeur inférieure à 50 %) ou s’il n’a pas été mod­i­fié (valeur égale à 50 %).

Mouans-Sar­toux (06) est la com­mune qui a une « intégrité espace pié­ton » la plus élevée à 88,4 %.

Nan­terre (92) a réal­isé des amé­nage­ments respec­tant remar­quable­ment les recom­man­da­tions de largeur : 99% du linéaire est dans les clous con­tre 6 % en moyenne nationale. En ter­mes de leviers d’action appliqués, 70 % du linéaire (con­tre 36 % en moyenne nationale) a eu pour effet de réduire ou de neu­tralis­er des voies motorisées et 30 % du linéaire (con­tre 4 % en moyenne) con­siste en une autori­sa­tion de cir­culer dans les couloirs de bus.

Mont­pel­li­er (34) se démar­que par­mi les dix com­munes (et non les métrop­o­les) les plus peu­plées, avec ses
12 km d’aménagements réal­isés de qual­ité supérieure à la moyenne réal­isée. Les coro­n­apistes y ont eu pour effet d’agrandir l’espace pié­ton (59,3 % con­tre 50,2 % en moyenne, cf encadré pour inter­préter ce chiffre) et 100 % du linéaire réal­isé (con­tre 18% en moyenne) est adéquate­ment séparé du traf­ic étant don­né son vol­ume et sa vitesse (con­tre 18% en moyenne nationale).

Hague­nau (67) a une grande par­tic­u­lar­ité : 100 % des ses amé­nage­ments réal­isés (con­tre 1 % en moyenne) sont issus d’une neu­tral­i­sa­tion de places de sta­tion­nement auto­mo­bile et ils sont tous adéquate­ment séparés du traf­ic adja­cent (con­tre 18 % en moyenne).

Le Bous­cat (33) s’écarte de la moyenne en ayant opté à 64 % pour une mod­i­fi­ca­tion de plan de cir­cu­la­tion (dou­ble-sens cyclable) con­tre 1 % en moyenne.

Le Petit-Quevil­ly (76) est à 100 % d’aménagements tran­si­toires con­sis­tant en fait à des autori­sa­tions de cir­culer dans des couloirs de bus (con­tre 4% en moyenne).
Pour en savoir plus ou pour con­tribuer, ren­dez-vous sur l’outil car­to (https://carto.parlons-velo.fr) !

Asso­ci­a­tion : Dérailleurs
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