Décryptage

Le vélo intègre l’agence de financement des transports

Reconnaissance - enfin - du vélo au plus haut niveau. L’agence française de financement des transports lui ouvre une - petite - ligne de crédit.

Encore un sigle imprononçable à se met­tre dans la tête. AFITF : Agence de Finance­ment des Infra­struc­tures de Trans­port de France.

Incon­nue du grand pub­lic, cette agence d’Etat pèse pour­tant lourd dans cer­taines évo­lu­tions en matière de trans­port, et influ­ence donc nos déplace­ments. Elle ven­tile de gross­es sommes chaque année afin de soutenir des investisse­ments faits par l’Etat ou les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, en pre­mier lieu le fer­rovi­aire, mais aus­si les routes, les trans­ports col­lec­tifs, le flu­vial, le mar­itime. Depuis sa créa­tion en 2004, cette agence avait engagé fin 2017 plus de 37 mil­liards d’euros, dont près de la moitié sur le fer­rovi­aire.

Mais jusqu’à main­tenant, il n’y avait pas un cen­time pour le vélo. Ce qui devrait chang­er. Le Pre­mier min­istre l’a dit dans son dis­cours de présen­ta­tion du plan vélo : les 350 M € annon­cés pour soutenir cer­taines infra­struc­tures un peu plus coû­teuses que de sim­ples pistes cyclables (ponts, pas­sages sous ouvrages, rac­corde­ments dif­fi­ciles…) passeront par l’AFITF. C’est une recon­nais­sance con­crète du vélo comme moyen de trans­port au même titre que le rail ou la route.

Les cordons de la bourse

Ce qui veut dire que « le prési­dent de l’AFITF tient une bonne par­tie des cor­dons de la bourse », a affir­mé le 14 sep­tem­bre Edouard Philippe. Le prési­dent de l’AFITF s’appelle Christophe Béchu. Il est maire d’Angers depuis 2014, et a été nom­mé à ce poste en avril dernier par décret du Prési­dent de la République, sur propo­si­tion du Pre­mier min­istre. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce dernier avait choisi Angers (c’était en bal­ance avec Dijon) pour présen­ter le plan vélo.

Le jour même de la présen­ta­tion offi­cielle du plan, le prési­dent de l’AFITF déclarait que « l’Agence se tient à la dis­po­si­tion du min­istère des Trans­ports pour apporter son con­cours financier à ce plan vélo ». Et il pré­ci­sait que « l’AFITF, qui a recen­tré ses investisse­ments sur l’amélioration des infra­struc­tures exis­tantes et des sys­tèmes de mobil­ité du quo­ti­di­en, a égale­ment com­mencé à soutenir quelques pro­jets de mobil­ités actives. »  Comme le sou­tien au « volet mobil­ités douces des Con­trats de plan Etat Régions et aux amé­nage­ments con­nex­es (pôles d’échanges mul­ti­modaux notam­ment). »

Dans la suite des Assises de la mobilité

Cette volon­té d’impliquer l’AFITF dans des pro­jets liés au vélo, Christophe Béchu s’en était déjà ouvert au print­emps dernier à l’association locale Place au vélo, avec laque­lle il a com­mencé à réfléchir, en tant que maire d’Angers et prési­dent de l’agglomération, aux équipements cyclables qui pour­raient jus­ti­fi­er une inter­ven­tion finan­cière de l’AFITF.

Le précé­dent prési­dent de l’AFITF était Philippe Duron, qui a joué un rôle impor­tant dans les Assis­es de la mobil­ité fin 2017. En tant que prési­dent du Comité d’Orientation des Infra­struc­tures (COI), il avait fait remon­ter à la min­istre des trans­ports une syn­thèse des recom­man­da­tions à pren­dre en compte dans la future loi sur les mobil­ités actives. Et son rap­port fai­sait bien état de la place impor­tante qu’avait pris le vélo dans les débats des Assis­es de la mobil­ité.

Un article à lire aussi dans Vélocité147 — septembre-octobre 2018, une publication de la FUB.

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