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Présentation de la politique cyclable par la Ville de Reims

La Ville de Reims, partenaire des rencontres Parlons vélo, mène une politique cyclable dont elle explique les contours dans cet article.

Etant don­né la crise san­i­taire que tra­verse le pays, les Ren­con­tres Par­lons Vélo qui devaient avoir lieu à Reims, sont reportées à une date ultérieure à celles ini­tiale­ment prévues.

La Ville de Reims accuse un retard sub­stantiel s’agissant de son amé­nage­ment en faveur des cycles. Con­traire­ment à d’autres grandes villes qui ont entamé leur muta­tion voici plusieurs décen­nies, nous n’avons pas suivi ce chemin.

Pour­tant, nous dis­posons d’atouts indé­ni­ables : une ville très con­cen­trée, de faibles dénivelés qui vien­nent con­tre­bal­ancer les nom­breux ponts liés au pas­sage du canal au milieu de la ville et qui représen­tent, à ce jour, autant d’obstacles pour les vélos.

Forts de ce con­stat, la munic­i­pal­ité évolue depuis plusieurs années avec une stratégie claire : éviter d’opposer les modes de cir­cu­la­tion les uns aux autres et agir en douceur pour pré­par­er les Rémois à ce change­ment, en leur don­nant envie de tro­quer leur voiture pour le vélo.

Reims a aug­men­té le linéaire d’aménagements cyclables de 65 % depuis 2014 © Direc­tion de la com­mu­ni­ca­tion – Ville de Reims

Ain­si, nous avons opté pour la créa­tion d’une vaste zone 30 (51 km), qui représente de nom­breuses rues paci­fiées et la créa­tion de dou­bles sens cyclables jusqu’alors mar­gin­aux dans notre cité.

Cela per­met de faire œuvre de péd­a­gogie depuis lors pour expli­quer l’intérêt de ce dis­posi­tif et son absence de dan­gerosité, pour le vélo comme pour la voiture.

Out­re cette zone 30, nous avons œuvré avec les con­seils de quarti­er pour éten­dre ces zones 30 dans chaque quarti­er de la ville, à tra­vers la con­cer­ta­tion.

Nous avons, à ce jour, accru les zones 30 de 138 % depuis 2014, pas­sant de 50 à 130 km (étant enten­du que trois nou­velles zones 30 vont être mis­es en œuvre au cours du 1er semes­tre 2020), ces zones per­me­t­tant la créa­tion de 20 kilo­mètres de dou­bles sens cyclables.

Mais favoris­er la pra­tique du vélo implique aus­si de per­me­t­tre à ses usagers de se gar­er facile­ment et de façon sécurisée.

C’est pourquoi nous sommes passés de 1 700 arceaux en 2014 à près de 4 000 à ce jour. Nous avons égale­ment acquis un garage à vélo situé au cen­tre-ville, au stade de l’expérimentation à ce jour, qui s’étendra bien évidem­ment dans les années qui vien­nent, afin d’offrir à chaque Rémois et dans chaque quarti­er, une pos­si­bil­ité de sta­tion­nement sécurisé. Le PLU a, par ailleurs, été révisé pour con­train­dre, dans le cadre des nou­velles con­struc­tions, des sta­tion­nements vélos.

La ville dis­pose égale­ment depuis 2019 de 120 vélos en libre-ser­vice, les Zébul’OO, qui, là encore, sont en cours de déploiement.

Reims a aug­men­té le linéaire d’aménagements cyclables de 65 % depuis 2014 mais il reste encore beau­coup à faire si l’on veut arriv­er, demain, à une ville cyclable digne de ce nom. Sur 500 kilo­mètres de voirie, la ville dis­pose à ce jour d’un linéaire total d’aménagements cyclables de près de 200 km, étant inclus les dou­bles sens cyclables.

Dans les mois et années à venir, il nous faut surtout établir des par­cours con­ti­nus, sans rup­ture et suff­isam­ment sécurisés, en tra­vail­lant sur un mod­èle prag­ma­tique tel que celui de Copen­h­ague qui dis­tingue les rues à 30 km/h, les voies inter­mé­di­aires et, enfin, des artères où la cir­cu­la­tion est plus intense. A chaque fois, l’aménagement est plus ou moins lourd et la sépa­ra­tion stricte entre auto­mo­bilistes et cyclistes y est plus ou moins jus­ti­fiée.

Nous avons signé en 2019 une con­ven­tion avec l’association Vél’Oxygène qui doit nous per­me­t­tre, à la fois, de con­stru­ire ces amé­nage­ments en véri­ta­ble parte­nar­i­at, mais aus­si de tra­vailler sur la préven­tion et l’apprentissage du vélo, en par­ti­c­uli­er en milieu sco­laire.

Nous le voyons, les vélos sont de plus en plus nom­breux dans nos rues et les Rémois s’approprient les nou­veaux amé­nage­ments. Cette pre­mière phase d’aménagements doux nous est apparue néces­saire pour ne sus­citer ni incom­préhen­sion ni rejet de la part de la pop­u­la­tion.

Désor­mais, il faut ampli­fi­er le mou­ve­ment, s’emparer des points noirs réper­toriés par les enquêtes réal­isées par la FUB et résoudre cha­cun d’eux avec prag­ma­tisme, péd­a­gogie, ambi­tion et effi­cac­ité.

Un article à lire aussi dans Vélocité n°154 — janvier-février-mars 2020, une publication de la FUB.

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