Renard à vélo, c’est une invitation à suivre les pensées de Renard, un homme animal touchant par sa simplicité. Il y a des traits, bleus et rouges et des mots, ensemble expressément naïfs.
Renard quitte la forêt car il s’y sent seul et arrive en ville. Là, il rencontre Voisin qui l’équipe d’un vélo pour assurer des livraisons pour son compte.
Au lieu d’acheter un vélo, on en a finalement acheté de petits bouts. Mais Voisin les a tous assemblés, et à la fin, eh bien ça faisait un vélo entier.
Ce Voisin va surtout l’entraîner dans une course à vélo avec sept étapes. Une course qui « n’est pas une course comme les autres ». Une course qui commence à Dieppe, se poursuit sous la Manche. Une course où des cyclistes meurent, où quelques rescapés franchissent l’étape de la Lune, où seuls Renard et Voisin survivent à l’étape de l’Infini. Une course que Renard est seul à terminer, vainqueur. Mais seul.
Cette histoire de vélo use de la magie de l’absurde. Elle est née de la rencontre entre Floriane Ricard, graphiste dans l’édition jeunesse et amoureuse du vélo et Fibre Tigre, créateur de jeux vidéo et penseur atypique. « La légende raconte qu’il vit seul comme un ours dans une grotte, sous la rue Mouffetard », partage le service presse de l’éditeur à propos de ce dernier. En tournant les pages, on se dit que Renard est sans doute une part de Fibre Tigre.
Ceux que le vélo plonge dans une ambiance philosophique, parfois mélancolique, y trouveront des pistes personnelles. S’éloigne-t-on forcément de soi quand on se lance dans un défi qui n’est pas le nôtre ? Laisse-t-on vraiment la solitude quand une relation se tisse ? Une certaine naïveté nous préserve-t-elle d’une course sans fin vers une réussite officielle ?
Renard à vélo est un conte sans âge dont on a envie de saluer la profondeur.
Renard à vélo, éditions Rue de l’échiquier, avril 2016, Paris (256 pages), 24.90€.