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A Paris, avant 2030 les cyclistes seront plus nombreux que les automobilistes

Frédéric Héran, économiste et urbaniste à l’université de Lille, spécialiste des questions de déplacements urbains.

Selon vous, sommes-nous au seuil d’un pro­fond change­ment dans l’usage des modes de déplace­ment ?

Il n’y a jamais de change­ment brusque en matière de mobil­ité, mais des ten­dances lour­des et de lents retourne­ments. De 1900 jusqu’aux années 1980, Paris a con­nu une hausse con­sid­érable du traf­ic auto­mo­bile qui a fini par chas­s­er presque entière­ment les cyclistes de la rue. Vers 1990, cette ten­dance s’est retournée et le traf­ic baisse depuis lors, au point qu’il est aujourd’hui presque deux fois moin­dre, sans d’ailleurs que l’économie parisi­enne en soit pour autant affec­tée. Dans le même temps, les déplace­ments a vélo ont au con­traire été mul­ti­pliés par dix.

Le développe­ment du vélo à Paris s’inscrit-il dans un mou­ve­ment plus glob­al ?

Ce que vit Paris n’a rien d’exceptionnel. Toutes les grandes villes du monde occi­den­tal con­nais­sent une évo­lu­tion sem­blable : baisse de la cir­cu­la­tion des voitures et hausse des déplace­ments en trans­ports publics, a pied et surtout à vélo. Les raisons sont tou­jours les mêmes : des mesures visant a rée­qui­li­br­er l’usage des modes de déplace­ment au prof­it des modes alter­nat­ifs a l’automobile, afin de réduire les nui­sances (pol­lu­tion, bruit et acci­dents) et de recon­quérir les espaces publics.

On peut estimer grossière­ment qu’en vingt-cinq ans, la poli­tique cyclable parisi­enne aura per­mis d’économiser la con­struc­tion d’une nou­velle ligne de métro.

Lire la suite dans le mag­a­zine de la ville de Paris

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