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Le Mans Métropole relève le défi du vélo

Même si les 24h vélo existent chaque année au Mans, ce sont surtout les versions auto et moto qui ont donné sa renommée mondiale à la ville. Lorsque son image est si fortement associée à l’automobile, vouloir mener une politique cyclable ambitieuse pourrait paraître une gageure difficilement tenable. Pourtant, depuis de nombreuses années, le Mans Métropole a su relever le défi.

Une politique de développement des infrastructures cyclables menée depuis 2001

Depuis 2001, Le Mans Métro­pole a fait un gros effort en matière de trans­ports en com­mun : deux lignes de tramway, une ligne de Bus à Haut Niveau de Ser­vice. Le vélo n’a pas été oublié pour autant et tous ces nou­veaux sites pro­pres créés pour les TC ont été sys­té­ma­tique­ment dou­blés d’infrastructures cyclables (pistes ou ban­des), prof­i­tant ain­si des con­ti­nu­ités générées et por­tant à 226 km le linéaire de pistes et ban­des cyclables.

Dans le cadre du ré-équili­brage des espaces dédiés aux dif­férentes mobil­ités, la col­lec­tiv­ité a fait le choix de pass­er la plu­part de ses péné­trantes de 2x2 voies à 2x1 voie, l’espace ain­si gag­né étant réat­tribué aux modes doux (vélos et pié­tons), soit en chem­ine­ments spé­ci­fiques, soit partagés (vélo/piéton ou vélo/bus) : l’avenue Jau­rès en 2017, l’avenue Genes­lay en 2019, le boule­vard Demor­ieux, bien­tôt l’avenue Bol­lée…

Afin de faciliter la mobil­ité des cyclistes, sans atten­dre les dernières évo­lu­tions régle­men­taires, Le Mans Métro­pole avait ini­tié dès 2001 de nom­breux dou­bles sens cyclables, qui n’ont cessé depuis de se dévelop­per. Ain­si, plus de 130 car­refours sont désor­mais équipés de pan­neaux tout droit et tourne à gauche vélos.

Chaque année, un bud­get de 20 000 € est con­sacré à l’installation d’arceaux vélo. La déter­mi­na­tion des emplace­ments négo­ciés fait l’objet d’une pro­gram­ma­tion élaborée en parte­nar­i­at avec les com­munes de Le Mans Métro­pole, les con­seils de quarti­er du Mans et l’association Cycla­maine. Ain­si plus de 3 700 arceaux vélos et 25 emplace­ments de sta­tion­nement cou­vert sont actuelle­ment implan­tés sur le ter­ri­toire de Le Mans Métro­pole.

Comme dans beau­coup de villes, une des entrav­es majeures au développe­ment de la pra­tique cyclable est la prob­lé­ma­tique du vol. Pour y répon­dre, Le Mans Métro­pole a mul­ti­plié les implan­ta­tions d’arceaux vélo, mis en place récem­ment des park­ings sécurisés en sur­face ou dans cer­tains park­ings silo. De plus, une machine à graver a été mise à dis­po­si­tion de l’association Cycla­maine et du chantier d’insertion Vel nature. Ces actions vont dans le bon sens, mais il reste encore beau­coup à faire en la matière.

Pour com­pléter ce dis­posi­tif et offrir de nou­velles solu­tions de sta­tion­nement sécurisé, trois con­signes vélos de 18 places cha­cune seront implan­tées sur des sites stratégiques de l’agglomération : Gare Sud et Antarès pour faciliter l’intermodalité vélo+train et vélo+tram et place de l’Eperon pour pro­pos­er une nou­velle solu­tion de sta­tion­nement vélo en cœur de ville.

Un service de location de vélos rencontrant un franc succès

Le Mans Métro­pole a préféré dévelop­per une offre de loca­tion longue durée, incluse dans la DSP du réseau de Trans­port Pub­lic Urbain et des Mobil­ités. L’offre VAE a con­nu un franc suc­cès au point d’avoir été rapi­de­ment con­fron­tée à une impor­tante liste d’attente. Ceci a amené la col­lec­tiv­ité à aug­menter ses capac­ités de loca­tion en inclu­ant une clause prévoy­ant chaque année d’adapter le parc en loca­tion de façon à garan­tir une résorp­tion de cette liste d’attente. Le ser­vice dépasse déjà les 1 200 VAE et la demande reste tou­jours forte. En 2019, plus de 1 400 VAE seront désor­mais pro­posés à la loca­tion.

Ce suc­cès tient à plusieurs fac­teurs :

  • L’adéquation du pro­duit VAE à la con­fig­u­ra­tion de la col­lec­tiv­ité (étale­ment et dénivelé),
  • Un con­trat attrac­t­if inclu­ant entre­tien et révi­sion.

Dès 2019, le ser­vice de loca­tion se diver­si­fiera avec de nou­veaux matériels comme les vélos car­go pour répon­dre aux besoins d’un pub­lic famil­ial.

Enfin, depuis plusieurs années, Le Mans Métro­pole s’est aus­si lancée dans un grand pro­jet de Boule­vard Nature : pro­jet de chem­ine­ment dédié aux modes de cir­cu­la­tion douce, reliant les pôles attrac­t­ifs de l’agglomération à car­ac­tère touris­tique, naturel et cul­turel. Sur les 72 km prévus pour la boucle com­plète, 45 km sont déjà ouverts au pub­lic.

Un partenariat actif avec l’association Cyclamaine

Une poli­tique cyclable ne peut se men­er sans un parte­nar­i­at act­if avec le réseau asso­ci­atif. Pour Le Mans Métro­pole, ce parte­naire est l’association Cycla­maine qui est asso­ciée à de fréquentes réu­nions de tra­vail avec les ser­vices voirie sur la poli­tique cyclable de la col­lec­tiv­ité. A la fois force de propo­si­tion, vecteur d’une exper­tise util­isa­teur, et aigu­il­lon con­struc­tif, ce parte­nar­i­at s’est con­crétisé par le prêt d’un local pour son ate­lier vélo : vie asso­cia­tive (action de sen­si­bil­i­sa­tion, for­ma­tions vélo), ate­lier petit entre­tien et répa­ra­tion, récupéra­tion et revente de vélos.

Une politique cyclable ambitieuse pour l’avenir

Une poli­tique cyclable ambitieuse sig­ni­fie aus­si une démarche glob­ale et les moyens afférents.

Le Mans Métro­pole a donc fait le choix de prof­iter de l’élaboration du volet trans­port de son PLUi (ayant valeur PDU) pour définir un réseau cyclable struc­turant de 270 km, dont 114 restent encore à réalis­er.

Les itinéraires ont fait l’objet d’une large con­cer­ta­tion avec les com­munes et une pro­gram­ma­tion sur 12 ans a été établie selon qua­tre critères : dan­gerosité, poten­tiel capt­able, cohérence avec les pro­jets à venir, con­ti­nu­ité.

Afin de men­er ce grand pro­jet à son terme, il a été décidé d’en con­fi­er le pilotage glob­al à un man­dataire extérieur, comme cela a été le cas pour la réal­i­sa­tion des grandes infra­struc­tures telles que le tramway.

L’objectif est de ten­dre à un rééquili­brage de l’espace pub­lic en faveur des modes doux, redonner à chaque mobil­ité sa place dans la ville.

Un article à lire aussi dans Vélocité n°150 — mars-avril 2019, une publication de la FUB.

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