A lire
Sur la Durance, on devrait arriver à passer sur le pont
La création, puis l’obstination d’un collectif créé pour la circonstance, vont peut-être aboutir à l’aménagement cyclable d’un pont sur la Durance, au sud d’Avignon. Un travail de longue haleine.
Sans la mobilisation des cyclistes locaux, c’était parti pour une réfection du pont sans aucun aménagement pour le passage des vélos, sur un point de passage obligé entre Avignon et le sud de la ville, vers Tarascon et Saint-Rémy-de- Provence. Le problème est de taille : 28 000 véhicules empruntent quotidiennement ce pont de Rognonas, un ouvrage de 415 m de long, âgé de 68 ans. Les voitures s’y croisent sur une largeur de 6 m, c’est donc dangereux pour les vélos, car s’il y a bien des trottoirs il n’y a pas d’espaces cyclables. Le gros du trafic (route départementale Avignon-Arles) passe heureusement la Durance en aval, sur un pont de plus grande capacité et inaccessible aux vélos.
Une solution possible
Le pont de Rognonas est géré par le Département des Bouches-du-Rhône, mais fait le lien avec le Département du Vaucluse. Grâce au collectif Collpasspont, regroupant plusieurs associations, le vélo a de bonnes chances d’être pris en compte, sans que les travaux à envisager rendent dissuasive une solution vélo.
Le collectif a bénéficié dans sa démarche de l’appui très apprécié de l’ingénieur Pierre Trouillet, qui a participé très activement à la rencontre qui avait eu lieu fin août dernier entre le collectif et la Direction des routes des Bouches-du-Rhône. Il en ressort que parmi les diverses solutions techniquement possibles, mais financièrement très variables, une seule semble pouvoir être envisagée : une passerelle bi-directionnelle en encorbellement, associée bien sûr au renforcement des structures appelées à la supporter. Et ça n’est pas la plus cher.
Vélorution et pétition
La piste créée s’abaisserait avant les abouts du pont de façon à pouvoir passer en dessous de lui. Ainsi, il n’y aurait pas de croisement des trafics vélo et voiture.
La légèreté de la structure n’aurait qu’un très faible impact sur l’existant (tablier, pylônes), tant pour les surcharges mécaniques (de l’ordre du pourcent) qu’aérauliques (ouvrage dans le sens du mistral, faible trainée induite). Le supplément de coût (quelques millions d’euros) n’aurait rien d’astronomique au regard des travaux à envisager par ailleurs sur l’ouvrage.
Autre épisode important : la vélorution qui a eu lieu sur le pont le 14 octobre avec plus de 200 personnes, tandis qu’une autre est déjà prévue au printemps. Il y a aussi une pétition qui a déjà réuni plus de 400 signatures.
Des contacts encourageants
Le maire de Rognonas a demandé la continuité sur la traversée de la Durance alors que des accès cyclables existent déjà sur les deux rives. Le président de la Région Renaud Muselier s’est déclaré favorable à une solution qui assure la sécurité des cyclistes.
Après les nombreux courriers envoyés ces derniers mois aux élus, une réaction est à signaler comme plutôt encourageante : celle de Martine Vassal (présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône), qui a demandé à son directeur des routes de prendre en compte les vélos sur le pont dans sa future restauration ou sa reconstruction. Ce dernier avait clairement reconnu, dès les premiers contacts avec le collectif, la rupture d’aménagement cyclable. Et il est partant pour revoir les associations avant la fin de l’année en cours.
Car on en n’est qu’au début : il va sans doute se passer quelques années avant l’ouverture de la piste cyclable au-dessus de la Durance.