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Le réparateur de votre vélo arrive à vélo

La pratique se développe beaucoup en région parisienne. Le principe en est simple : plutôt que d’attendre que l’usager se décide à trouver le réparateur qui va lui changer un câble de frein ou une chambre à air, on lui propose d’aller vers lui pour faire le nécessaire dans la journée. Et à vélo, bien sûr.

La demande des entreprises

« Notre entre­prise, Ridy, fonc­tionne à trois, à temps plein, depuis bien­tôt trois ans », annonce Philippe, qui s’est lancé dans l’aventure après être passé par une école de com­merce puis un ate­lier en Angleterre qui pro­po­sait des stages aux SDF.

Objec­tif : « répa­ra­tion vélo mobile pour entre­pris­es et par­ti­c­uliers ». C’est avec ces derniers que tout a com­mencé : « on ne va plus à l’atelier, mais on fait venir quelqu’un chez soi en trois clics. Ces gens-là, on va leur répar­er leur cham­bre à air tout de suite, sinon ils arrê­tent de faire du vélo. Au fur et à mesure, on en est venus à répar­er tous types de prob­lèmes sur le vélo. Et des entre­pris­es sont venues nous voir en nous dis­ant « on a des flottes de vélos, est-ce que vous pou­vez les entretenir ? ». Le con­fort est appré­cia­ble pour le salarié qui laisse son vélo en arrivant le matin et le reprend réparé le soir.

Avec la SNCF dans les stations RER

Le client, c’est l’actif, celui qui a besoin de son vélo tous les jours. Que ce soit par une démarche per­son­nelle ou par l’intermédiaire de son entre­prise. « On est sûrs que si on lui pro­pose un ser­vice rapi­de, on a des chances qu’il ne soit pas freiné dans sa pra­tique », affirme Philippe, basé dans le 19e arrondisse­ment de Paris avec ses deux com­pères. Petite grat­i­fi­ca­tion au pas­sage : « On est vus comme des super-sauveurs quand on se déplace ».

Signe que le marché est act­if, la con­cur­rence se développe. Et elle engage par­fois des col­lab­o­ra­tions fécon­des. Avec Bicy­claide, basée à Gen­nevil­liers, Ridy a pu répon­dre à un appel d’offres de la SNCF pour des ate­liers en gare RER. Et ça va se faire sur deux sta­tions, Kennedy sur la ligne C1, et Nogent-Le-Per­reux sur la ligne E4. A terme, l’expérience pour­rait débouch­er sur une séden­tari­sa­tion en bou­tique pro­posant aus­si de la vente de petit matériel, parce que « la répa­ra­tion seule ne suf­fit pas ».

Ridy a aus­si son tri­por­teur qui fait les marchés, et d’autres gares. Une entente à trois se pré­cise avec égale­ment Help my bike.

Etre là où sont les autres

©Ridy.fr

Avec peu de frais de fonc­tion­nement comme d’investissement, et à con­di­tion qu’on accepte un revenu faible, le mod­èle économique fonc­tionne bien. Il a impliqué des com­pé­tences dès le départ et une divi­sion du tra­vail pour l’efficacité. Le mécani­cien diplômé en a for­mé d’autres sur le tas, Philippe passe sa journée sur le smart­phone en rela­tion clients (impor­tant pour un pré-diag­nos­tic qui évit­era les déplace­ments inutiles), et l’équipe dis­pose d’un développeur infor­ma­tique.

L’autre con­cur­rence, celle des vélocistes, ne l’inquiète pas : « Le vélociste n’est pas cal­i­bré pour ce genre de logis­tique, il n’a pas appris à tra­vailler à l’extérieur. Notre lieu de tra­vail, c’est là où sont les autres. »

Un article à lire aussi dans Vélocité149 — janvier-février 2019, une publication de la FUB.

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