A la rédactionDécryptage

Christophe Najdovski à la présidence de l’ECF : question de vision

Cet été, nous sommes jaloux des annonces faites par la ville de Paris : + de pistes cyclables, + d’aides à pla­quer sa caisse… La vision poli­tique est là, et elle est recon­nue au niveau européen!
Revenons sur l’élection de Christophe Naj­dovs­ki à la Prési­dence de l’European Cyclist Fed­er­a­tion, une élec­tion imprévue mais pas far­felue.
Avec les éclairages Mikaël Van Eeck­houdt (MVE), de l’association Fiet­sers­bond (Bel­gique) et porte parole du comité de nom­i­na­tion de l’ECF, nous détail­lons le con­texte et les ori­en­ta­tions qui ont porté Christophe Naj­dovs­ki à la prési­dence du lob­by cycliste européen.

Les temps changent rapi­de­ment et l’on vient de pass­er une vitesse par rap­port au vélo :

Disponi­bil­ité d’esprit, demande citoyenne, con­sc

ience de l’urgence cli­ma­tique. On doit se struc­tur­er pour avoir plus de résul­tats et plus d’impact. On doit aus­si chang­er de par­a­digme. Christophe Naj­dovs­ki nous est apparu comme le can­di­dat idéal pour porter nos valeurs dans cette optique. 

Mikaël Van Eeck­houdt

Retour sur une élection imprévue

Le 19 mai 2018 à Milan, Christophe Naj­dovs­ki a été élu à la prési­dence de l’European Cyclists Fed­er­a­tion. Le maire adjoint de Paris, chargé des trans­ports, des déplace­ments, de la voirie et de l’espace pub­lic, suc­cède à Man­fred Neun, issu de  l’industrie du cycle et de l’ADFC (Alle­magne). Le pro­fil de Christophe Naj­dovs­ki con­traste forte­ment avec celui de son prédécesseur et s’accorde avec un air de change­ment.

Dévoué à la prési­dence de l’ECF pen­dant 12 ans, Man­fred Neun a per­mis à l’ECF de grandir et de se sta­bilis­er. Christophe Naj­dovs­ki devra trans­former l’ECF en un  lob­by poli­tique fort, au niveau européen comme au niveau mon­di­al.

Constituer le board idéal pour atteindre son but

En plus du prési­dent, 3 mem­bres du con­seil d’administration de l’ECF étaient renou­velés.  Pour men­er à bien sa tran­si­tion et le plus effi­cace­ment pos­si­ble, l’ECF a chargé un comité de nom­i­na­tion de pro­pos­er des can­di­dats pour le con­seil d’administration en fonc­tion de 3 critères:

  • Des com­pé­tences adap­tées aux places vacantes ;
  • Une représen­ta­tiv­ité européenne ;
  • La par­ité femme-homme.

Ain­si, le nou­veau CA est fondé sur des com­pé­tences et des pro­fils com­plé­men­taires dans le but de con­stituer l’équipe idéale. 

En par­ti­c­uli­er le.a candidat.e idéale pour la prési­dence de l’ECF devait répon­dre à une liste de critères bien déter­minés.

Le comité de nom­i­na­tion est groupe de chas­seurs de tête européen. Qui, en Europe, pos­sède les qual­ités néces­saires pour porter le mes­sage de l’ECF ?” Mikaël Van Eeck­houdt.

Une fiche de poste pour le président de l’ECF

Pour la pre­mière fois, la recherche du prési­dent de l’ECF s’est faite autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation.

Plus qu’un sim­ple mem­bre du con­seil d’administration, le prési­dent de l’ECF assure sa représen­ta­tion et doit être un sym­bole fédéra­teur. Un nou­veau mod­èle de prési­dent devait être inven­té. Dans les attri­bu­tions :

  • Gér­er le con­seil d’administration et pilot­er la stratégie de l’ECF ;
  • Représen­ter l’ECF et porter son mes­sage.

Son prin­ci­pal pro­jet ne sera pas des moin­dres : aider à pré­cis­er le pro­jet de vision 2030 et accom­pa­g­n­er son évo­lu­tion en plan d’action. On attend donc une per­son­ne dis­crète et con­ciliante, mais aus­si por­teuse de vision et capa­ble de réalis­er des objec­tifs.

Lors des inter­views, nous n’avons pas tourné autour du pot et annon­cé claire­ment le tra­vail atten­du. La prési­dence de l’ECF, ce n’est pas se balad­er en pre­mière classe. Il faut aus­si met­tre les mains dans le cam­bouis. Quelques can­di­dats ont été ramenés à la réal­ité.” Mikaël Van Eeck­houdt

Christophe Najdovski : un message

Christophe Naj­dovs­ki a été choisi parmis les 14 can­di­dats “chas­sés” et les 4 can­di­da­tures spon­tanées. En plus de répon­dre à tous les critères posés, le mes­sage qu’il porte est “ent­hou­si­as­mant et réal­iste par rap­port à l’urgence” . Tous les autres can­di­dats auraient pu être des choix sen­sés, mais Christophe Naj­dovs­ki a été perçu comme le plus fédéra­teur et por­teur de pro­jet.

Pour lui, le vélo est un out­il pour aboutir à une bonne qual­ité de vie pour tous. L’ECF vise les mêmes ambi­tions que ce vision­naire prag­ma­tique. De plus ce mes­sage, tel que porté par le nou­veau prési­dent de l’ECF, peut être enten­du au niveau européen.

 

Son mes­sage :

Le vélo est par­faite­ment adap­té aux déplace­ments urbains : rapi­de, non pol­lu­ant, peu con­som­ma­teur d’espace, économique, bon pour la san­té, etc. Il coche toutes les bonnes cas­es. Il est donc tout à fait prag­ma­tique de dévelop­per le vélo en ville (et ailleurs !), qui n’a que des avan­tages.

Christophe Naj­dovs­ki

Ce n’est donc pas unique­ment l’implication de Christophe Naj­dovs­ki dans la poli­tique parisi­enne qui l’a posi­tion­né en pre­mier choix. C’est une réflex­ion plus large, pour faire poids dans ces temps où tout le monde va devoir pren­dre posi­tion pour le vélo :

  • Un sym­bole pour toute l’Europe : la France n’est pas pre­mière sur le vélo au quo­ti­di­en mais beau­coup de métrop­o­les se met­tent sérieuse­ment en mou­ve­ment sur le sujet. Car­refour européen, la France est un pont entre les poli­tiques cyclables du Nord et celles du Sud.
  • Une com­préhen­sion des mécan­ismes poli­tiques et asso­ci­at­ifs : l’ECF doit pass­er à la vitesse supérieure en mobil­isant à plus grande échelle, dans tous les pays, tout en assur­ant un lob­by con­stant sur l’Europe.

Peu de can­di­dats se sont pro­posés, ce qui en dit long sur la dif­fi­culté de la fonc­tion. […]  Christophe con­naît le monde asso­ci­atif et le monde poli­tique. Notre job est d’influencer la poli­tique avec nos mem­bres asso­ci­at­ifs. Christophe con­naît les deux univers, il est du coup, bien placé pour cette fonc­tion.” (MVE)

Une fiche de poste claire et de mul­ti­ples entre­tiens ont per­mis au can­di­dat de cor­recte­ment éval­uer ses con­traintes pro­fes­sion­nelles et per­son­nelles par rap­port à la charge de tra­vail atten­due. C’est en toute con­nais­sance de cause que Christophe Naj­dovs­ki a accep­té la tâche.

Reconnaissance indirecte d’une montée en puissance de la FUB

Le change­ment débuté par la FUB en 2016, et soutenu par le Lead­er­ship Pro­gramme de l’ECF, com­mence à porter ses fruits. En par­ti­c­uli­er, la cam­pagne Par­lons vélo des élec­tions prési­den­tielles et lég­isla­tives est encore aujourd’hui beau­coup citée en exem­ple par l’ECF.  La FUB apporte aux autres mem­bres de l’ECF l’expérience d’une cam­pagne réu­til­is­able et deploy­able au delà des fron­tières français­es. Expéri­ence qui pour­ra être utile pour les élec­tions européennes 2019.

Un français à la prési­dence de l’ECF, c’est aus­si la recon­nais­sance du tra­vail de la FUB au niveau nation­al et un encour­age­ment de la part de l’ECF pour con­tin­uer sa trans­for­ma­tion en acteur majeur des négo­ci­a­tions sur les mobil­ités.

La FUB a été con­sultée avant la propo­si­tion offi­cielle de Christophe Naj­dovs­ki en AG et elle a soutenu cette propo­si­tion avec ent­hou­si­asme. Un français à la tête de l’ECF, de plus à la mairie de Paris, ne peut qu’avoir des effets béné­fiques pour la pro­mo­tion du vélo au quo­ti­di­en.

Bonne route!

Un autre can­di­dat aurait pu spon­tané­ment se pro­pos­er lors de l’assemblée générale, même si cela aurait été quelque peu far­felu. D’une part, Christophe Naj­dovs­ki est en adéqua­tion avec la vision et les ambi­tions de l’ECF et d’autre part la FUB est un élé­ment por­teur d’espoir au sein de l’ECF. C’est donc sans sur­prise que l’Assemblée a accep­té à l’unanimité la propo­si­tion du comité de nom­i­na­tion.  

Ce dernier a tout de suite été iden­ti­fié comme le pilote du change­ment. il inspire déjà l’ECF à se pro­jeter au delà de la seule place du vélo et à devenir un acteur majeur de la mobil­ité souten­able en Europe .

Une Europe de la mobil­ité souten­able, c’est en effet un con­ti­nent où les mobil­ités actives, vélo et marche, sont la base du sys­tème de mobil­ité, en artic­u­la­tion avec les trans­ports col­lec­tifs. L’organisation qui défend cette vision, l’ECF, n’est pas seule­ment l’organisation des cyclistes, mais plus large­ment celle du vélo, dans toutes ses dimen­sions, et elle s’inscrit dans les valeurs de démoc­ra­tie, trans­parence, respon­s­abil­ité, col­lab­o­ra­tion, qui sont en adéqua­tion avec ces objec­tifs.

Christophe Naj­dovs­ki

Suite à l’AG, le nou­veau prési­dent est rapi­de­ment ren­tré dans ses fonc­tions en inau­gu­rant la Scan­dibérique à Bobigny le 1er juin (itinéraire EuroVé­lo 3 de Trond­heim à Saint Jacques de Com­postelle), et avec le dis­cours d’ouverture de Velo-City, le 12 juin à Rio de Janeiro. 

On lui souhaite une belle prési­dence et de faire réson­ner sa vision auprès du plus grand nom­bre.

Le vélo est plus qu’un mode de déplace­ment, c’est un out­il pour l’autonomie des per­son­nes, de tous âges et toutes con­di­tions. Le vélo, c’est le véhicule du futur.

Christophe Naj­dovs­ki


Pro­fonds remer­ciements à Mikaël Van Eeck­houdt pour son temps et sa péd­a­gogie, ain­si que pour la présen­ta­tion réal­isée à l’AGM  de l’ECF à Milan (dont sont extraites les images).

ndlr : arti­cle écrit au début de l’été, mais pub­lié tar­di­ve­ment. En atten­dant, les “actions vélo parisi­ennes” de cet été n’ont fait que nous prou­ver que Christophe Naj­dovs­ki met sa vision en appli­ca­tion, et on espère qu’il pour­ra la faire ray­on­ner sur toute la France et sur toute l’Europe. Go Christophe !
(et si ça pou­vait aider pour le Plan Vélo à venir…)

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