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Une passerelle est indispensable pour assurer la continuité cyclable
Les itinéraires cyclables sont souvent coupés par des obstacles importants comme des cours d’eau, des canaux, des voies ferrées désaffectées ou non, des autoroutes...
Quelle que soit leur taille, qu’elles soient indépendantes ou portées par un pont existant, ces passerelles sont des ponts pour piétons et vélos. Les défis qu’ils ont à relever n’ont parfois rien à envier à ceux de leurs cousins de plus grande taille que sont les ponts routiers. Ainsi, elles requièrent souvent des compétences techniques et de lourds calculs spécialisés pour traiter leur souplesse ou parfois même des essais en soufflerie, comme pour les ponts les plus prestigieux.
Aujourd’hui, sous la poussée des demandes des cyclistes pour assurer une meilleure continuité des itinéraires, les maîtres d’ouvrages tentent de recoudre ces cicatrices.
Les sociétés d’autoroutes ont construit ces dernières années des dizaines de passages à faune moyennant l’allongement de la durée de leur concession (cf. Vélocité n°145). De même, le plan vélo du gouvernement, signé il y a quelques semaines, encourage financièrement le traitement des discontinuités des pistes cyclables et lance à ce sujet un appel à projets et la mise en place de financement pour traiter les principales coupures. Ainsi, la création de passerelles tend durablement à se multiplier.
Mais ces projets de franchissement butent bien souvent sur des difficultés techniques. Si les demandes des associations de cyclistes sont claires, elles sont très souvent rejetées par les maîtres d’ouvrage pour des motifs variés : trop cher, pas possible d’élargir ce pont, pas réaliste, etc.. L’expérience montre que cette difficulté s’estompe si les associations et le maître d’ouvrage arrivent à échanger sur des données concrètes au plan technique. Ainsi, un échange purement technique entre les associations et les services techniques du maître d’ouvrage permet de mieux apprécier, d’objectiver, voire de quantifier les obstacles à franchir ci-dessus (le coût, la possibilité d’élargir, le traitement du vieux pont…) et ainsi d’améliorer voire d’apaiser les relations entre les parties par une reconnaissance mutuelle.
Les associations savent très bien s’organiser, se regrouper pour montrer la nécessité des itinéraires cyclables et de la passerelle qui devrait y être incluse mais n’ont pas les capacités techniques en ouvrage d’art pour appuyer leur demande.
Que peut apporter l’AF3V ?
L’AF3V dispose d’un réseau de correspondants dans toute la France et peut apporter un retour d’expériences sur les ouvrages réalisés. Elle dispose également d’un adhérent cycliste et ingénieur spécialiste ouvrages d’art retraité, qui peut apporter aux associations de cyclistes les fruits d’une bonne expérience pour une analyse technique d’un projet de passerelle et ouvrage et si nécessaire, par une assistance technique lors de réunions avec le maître d’ouvrage. C’est cette action qui a conduit à une belle mobilisation pour faire avancer à passer le pont sur la Durance avec Roulons à Vélo à Avignon et le collectif Collpasspont (cf. Vélocité n°149).
Cette action est bénévole. Dans le cas de réunions, l’AF3V demande simplement la prise en charge du transport. N’hésitez pas à nous contacter.
Albert Cessieux et
Pierre Trouillet
Ingénieur ouvrages d’art, adhérent AF3V pg.trouillet@orange.fr
Au sud d’Angers, des passerelles vélo au-dessus de l’autoroute
Sous réserve que les financements attendus du plan vélo suivent, la discussion a porté ses fruits à Angers, où au sud de l’agglomération (sur la commune des Ponts-de-Cé), les vélos doivent depuis des décennies franchir le seul passage possible au-dessus de l’autoroute (Paris-Cholet-La-Roche-sur-Yon) par un pont étroit disposant de trottoirs mais pas de bandes cyclables. Or il s’agit d’une route départementale supportant plus de 12 000 véhicules par jour, dont de nombreux poids lourds.
Alors que d’importants travaux de rénovation de la voirie, en lien avec les accès à l’autoroute, doivent être engagés aux abords immédiats et sur ce pont, l’association locale a insisté auprès de l’agglomération pour disposer d’espaces cyclables sécurisés dans le franchissement de cette coupure urbaine. Une étude technique en vue d’ajouter une passerelle en encorbellement de chaque côté de l’ouvrage existant a été réalisée par la collectivité l’an dernier, concluant à la faisabilité d’un tel projet.
Réalisation annoncée pour 2020.