Dans la foulée du baromètre, la FUB a mis en ligne le site « Parlons vélo — municipales 2020 ». Développé en quelques mois par une équipe de bénévoles, ce site entend capitaliser sur l’engouement inédit du baromètre en permettant d’interpeller l’ensemble des candidats sur des propositions issues des territoires.
Comment ça marche ?
Le site liste l’ensemble des résultats qualitatifs des communes classées au baromètre Parlons vélo des villes cyclables, ce qui permet aux citoyens lambda, mais aussi aux journalistes ou aux candidats de prendre connaissance des enjeux du vélo révélés par le baromètre sur le territoire.
Le site permet également aux associations FUB de publier pour chaque commune un « manifeste », c’est-à-dire des recommandations ou des revendications, dans l’optique de faire de la commune un territoire cyclable. Ce manifeste peut également être décliné en un questionnaire auquel les listes candidates sont invitées à répondre : s’engagent-elles à mettre en œuvre telle ou telle proposition en faveur du vélo ?
A l’issue de ce processus, tout le monde pourra alors se faire une idée : telle liste est-elle suffisamment ambitieuse pour le vélo ? Les engagements des listes seront visibles de chacun, notamment des journalistes. Bien sûr, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Si une liste est élue avec des engagements précis, il ne tient ensuite qu’à la pression citoyenne, organisée par les associations, de les lui rappeler tout au long du mandat.
Un outil innovant pour développer le plaidoyer local
L’outil développé par la FUB se veut utile pour les associations locales, parfois coutumières de cet exercice de sollicitation des candidats, mais parfois moins. De plus, l’outil est ouvert : pour les territoires où aucune association n’est active, un citoyen isolé mais particulièrement motivé peut devenir « référent », c’est-à-dire qu’il peut interpeller avec l’outil les listes candidates.
Pour les citoyens pas encore experts et afin de donner un cadre commun à toutes les associations, le site propose un « catalogue » de propositions, à adapter en fonction du territoire.
Ainsi, l’outil « municipales » favorise une culture vélo commune au mouvement pro-vélo, mais il permet aussi de développer le réseau : les référents individuels isolés, touchés à travers le baromètre, deviendront à termes responsables d’antenne d’associations proches ou créeront un collectif autonome (adhérant à la FUB bien sûr !).
Une initiative suivie sur les territoires
Une équipe de modérateurs a été nommée par le CA de la FUB pour contrôler que l’outil est utilisé dans un souci de coopération lorsqu’il existe plusieurs associations actives sur un même territoire. Globalement, cet outil permet de canaliser l’énergie citoyenne vers un but commun, pour gagner en efficacité.
Au 11 janvier, soit à peine trois semaines après le lancement du site, plus de 170 communes étaient dotées d’un ou plusieurs référents. Au moment de boucler le magazine, elles étaient plus de 720. Pour une première édition, c’est beaucoup. Les listes ont mordu à l’hameçon puisque plus de 110 listes ont répondu à des questionnaires locaux.
Le site n’étant qu’un outil, la campagne des municipales consiste également à organiser des débats publics, interpeller en direct les candidats lors de réunions publiques, à se positionner le plus en amont pour influencer la rédaction des programmes. Là, les associations FUB ont été très inventives : ciné-débat, « grand oral » à Paris, balades à vélo avec les candidats…
La sauce a bien pris, en témoignent les nombreux articles de presse sur « le lobby vélo » dans les grandes villes, qui ne doivent pas masquer le travail moins visible dans les plus petites communes, là où la concurrence est moins rude mais le travail de fond tout aussi important.