’appel à projets lancé en septembre dernier par l’ADEME et le ministère de la Transition écologique et solidaire(1) s’inscrit dans cette même logique, comme un prélude à d’autres aides d’Etat aux initiatives locales en faveur de l’usage du vélo. Cet appel s’adressait aux collectivités de moins de 250 000 habitants pour le financement de trois types de projets : des études (de planification, de maîtrise d’ouvrage, de maîtrise d’œuvre), le développement de services vélo et le recrutement de chargés de mission vélo et mobilités actives.
Tous types de territoires concernés
Cet appel a suscité pas moins de 165 candidatures de septembre à décembre, représentant un potentiel global de 17 M d’€ d’aides. Les candidats sont issus de toutes les régions métropolitaines, ainsi que de Guyane et de Nouvelle-Calédonie.
L’ADEME y voit un signal fort de la volonté d’évoluer dans des zones urbanisées hors des grandes métropoles, notant au passage l’intérêt pour l’intermodalité avec le train, phénomène renforcé par l’essor du vélo à assistance électrique. Une étude menée en 2017 par l’Agence avait montré qu’un abonné qui a une consigne vélo en gare économise en moyenne 2 200 km de trajets en voiture chaque année ; et que 12 % des abonnés à une consigne vélo deviennent de nouveaux utilisateurs réguliers du TER à la place de leur voiture.
Parmi les 165 candidats, on relève, outre des communes ou groupements de communes, deux départements, cinq parcs naturels régionaux, ou encore
14 syndicats et pôles d’équilibre territorial et rural. Si certains territoires se lancent dans une politique vélo, d’autres, déjà engagés, veulent changer d’échelle et accélérer la pratique. Le vélo intéresse donc tous les types de territoires et des situations contrastées par rapport aux usages actuels.
Périurbain et intermodalité
Selon l’Observatoire des mobilités émergentes, deux tiers des automobilistes se disent dépendants de la voiture individuelle et déclarent ne pas avoir d’autre choix. Voilà donc que se confirme, au moment où l’ADEME ouvre un second volet d’appel à candidatures (la date limite était le 28 février), l’intérêt de la solution vélo non plus seulement en ville, mais aussi dans le périurbain et le rural. A condition que ce soit dans une intermodalité des transports plus efficace, au bénéfice de tous ceux qui se sont retrouvés piégés dans un système construit autour de la voiture individuelle.
Un autre appel à projets concerne lui la résolution — souvent assez onéreuse — des discontinuités cyclables dues aux coupures urbaines(2). Pour le Gouver-nement, « il s’agit ainsi de relier dans de bonnes conditions des zones d’emploi, d’habitat, des établissements d’enseignement et de formation, et de mieux desservir les pôles d’échanges multimodaux. » Un premier relevé est d’ores et déjà prévu mi-avril 2019 et un second fin 2019.
La loi sur les mobilités actives devrait être débattue en avril au Sénat, puis en mai ou juin à l’Assemblée.