Un cap pour 2030
40 ans après sa fondation, la FUB rassemble plus de 330 membres et membres associés. Appuyés par une dizaine de salariés, le conseil d’administration et les bénévoles impliqués œuvrent au quotidien pour développer l’usage du vélo. Le bilan est globalement positif : en témoignent l’obtention d’un plan vélo de la part du gouvernement ou l’explosion de la pratique dans les grandes villes. Mais ces succès arrachés au fil de l’eau ne doivent pas empêcher l’ensemble des acteurs fédérés par la FUB de se projeter vers l’avenir. Pourquoi œuvrons-nous ensemble ? Quelle France cyclable voulons-nous ? Comment y parvenir ? C’est à ces questions que devait répondre le texte « vision 2030 ».
Retour vers le futur
« Mais dîtes nous, professeur, notre économie est au plus mal, quelles sont d’après vous les conséquences ressenties par les Français au quotidien ? » C’était lors de l’Assemblée générale 2018, à Lyon. Louis Belenfant jouait au journaliste radio pour interroger trois personnages fictifs : un sociologue, un entrepreneur et un militant, interprétés par l’auteur de ces lignes. Le but de l’exercice : décrire de manière ludique différents scenarii de prospectives élaborés par un petit groupe de travail. Trois mondes, très différents et pourtant plausibles. En s’appuyant sur le travail d’acteurs spécialisés dans la prospective, le groupe de travail avait décliné diverses orientations en creusant en particulier la place du vélo et des associations pro-vélo dans ces mondes. Malgré l’hilarité de la salle, l’exercice est sérieux. Les 200 participants à l’AG se sont ensuite retrouvés en petits groupes pour réfléchir aux priorités et aux objectifs des associations pro-vélo, à la lumière de l’exercice de prospective. L’AG donnait ensuite mandat au conseil d’administration de la FUB pour travailler à un texte d’orientation sur la base de ces ateliers.
A partir du travail des petits groupes de l’AG 2018, le groupe de travail a proposé une première mouture de texte. La majorité des groupes dégageait des valeurs communes, des objectifs prioritaires, des principes d’actions. Il suffisait de les articuler et de les prioriser en s’inspirant des travaux de la fédération européenne des cyclistes, l’ECF — qui a elle-même renouvelé son texte d’orientation en 2018. La première mouture a ensuite été retravaillée avec le conseil d’administration pendant plusieurs mois.
Quelle vision pour la FUB ?
Pour la FUB, le vélo doit réinventer les territoires et les modes de vie. En 2030, le vélo sera devenu une évidence. La mission de la fédération et de ses membres est donc de rendre la solution vélo attractive et sûre, pour toutes et tous, partout. Le sous-entendu : pas seulement pour les cadres des centres villes… Pour atteindre le « 2030 » que nous souhaitons, quelques principes doivent guider notre action. Démocratie, constructivité, inclusivité, subsidiarité…Le texte fixe également des objectifs concrets. Le premier objectif est politique : que tous les niveaux politiques prennent en compte le vélo comme mode de déplacement et que l’argent public finance les politiques cyclables à la hauteur de l’enjeu. La FUB et ses membres auront rempli leurs rôles si la part modale du vélo dépasse les 15 % à l’échelle nationale et que les usagers du vélo sont de tous milieux et tous âges. Mais l’objectif est également que le réseau des associations pro-vélo se densifie et que la pression citoyenne se fortifie.
Un réseau uni
« Qui est contre, qui s’abstient, qui est pour ? » C’est à une belle unanimité que le texte a été adopté par l’Assemblée générale 2019, au Mans. La proposition de texte avait été jointe à la convocation, pour que les votants puissent faire part de leur retours en amont. Ce vote est un signal : la FUB est ambitieuse et entend se donner le moyen de ses ambitions. En avant pour 2030 !