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Des cyclistes du monde entier à Dublin : retour sur le Congrès Velo-City <span class="numbers">2019</span>

La tra­di­tion­nelle balade à vélo a réu­ni les 1 300 par­tic­i­pants dans une ambiance fes­tive ©N. Dubois

Un congrès international de haut vol

Cette con­férence per­met aux par­tic­i­pants de béné­fici­er de retours d’expériences et de partager leur exper­tise dans le cadre de ses­sions plénières, ses­sions par­al­lèles, ate­liers thé­ma­tiques, mais égale­ment dans le cadre de nom­breux événe­ments en amont et/ou pen­dant ce con­grès : mas­ter­class­es, ren­con­tre de coor­di­na­tion Eurov­elo, con­férence sur la logis­tique vélo, parade à vélo, tours tech­niques…

Park­ing à vélo des par­tic­i­pants au con­grès ©N.Dubois

Les par­tic­i­pants ont appré­cié la qual­ité des inter­ven­tions, les bonnes con­di­tions de tra­vail au sein du cen­tre des con­ven­tions de Dublin, la créa­tion d’une appli­ca­tion mobile dédiée à ce con­grès pour suiv­re le cal­en­dri­er mais égale­ment inter­a­gir avec les inter­venants lors des con­férences… Mais atten­tion, con­grès inter­na­tion­al, cette édi­tion de Velo-City était surtout peu­plée d’européens. Dur de s’y retrou­ver pour les quelques par­tic­i­pants non-anglo­phones, d’Europe et des autres con­ti­nents, par exem­ple.

L’ECF en mutation

Ce con­grès a égale­ment été l’occasion pour l’ECF, en cours de restruc­tura­tion, d’organiser deux temps d’ateliers stratégiques à des­ti­na­tion des mem­bres de la fédéra­tion européenne. Ces ate­liers ont per­mis aux mem­bres de s’accorder sur des ques­tions essen­tielles : quelle est la mis­sion glob­ale et l’objectif prin­ci­pal de l’ECF ? Qui l’organisation représente-t-elle ? Sur quoi doit-elle tra­vailler en pri­or­ité ? Quelle gou­ver­nance ? … Un cal­en­dri­er stratégique, en lien avec la « vision 2030 » de l’ECF, a été pro­posé à ses mem­bres — dont la FUB.

Copen­hag­e­nize a prof­ité de l’occasion pour dévoil­er son classe­ment des villes les plus cyclables. Christophe Naj­dovs­ki, prési­dent de l’ECF et adjoint à la mairie
de Paris (8ème du classe­ment), s’est vu remet­tre son prix en mains pro­pres ©N. Dubois

La FUB à l’honneur

Olivi­er Schnei­der, prési­dent de la FUB, est inter­venu dans le cadre de la ses­sion « Lég­is­la­tion : sou­tien ou obsta­cle pour le développe­ment du vélo ? ». Il a présen­té les avancées obtenues par la FUB dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobil­ités, en faisant référence à la carotte et au bâton (règles qui inci­tent les per­son­nes à utilis­er le vélo VS règles qui dis­suadent les per­son­nes à utilis­er des modes de trans­port moins vertueux).

Morceaux choisis

- La ses­sion « Ren­con­tr­er les CEOs : pro­fes­sion­nels du plaidoy­er en faveur des cyclistes du quo­ti­di­en » : où les directeurs/présidents des fédéra­tions nationales s’accordent à dire qu’il faut agir en tant que pro­fes­sion­nels, cibler les hommes poli­tiques qui peu­vent porter notre mes­sage, utilis­er des argu­ments qui peu­vent être prou­vés sci­en­tifique­ment, être prag­ma­tiques ou encore être por­teurs de solu­tions « clés en main » en lien avec les groupes locaux.

- L’atelier sur l’évaluation de la cycla­bil­ité des villes : où dif­férentes manières de mesur­er la cycla­bil­ité ont été présen­tées, ceci afin de faire émerg­er une forme de com­péti­tion entre les villes. Plusieurs idées ser­vent à la FUB dans le cadre du lance­ment de la sec­onde édi­tion du Baromètre Par­lons vélo des villes cyclables !

- La ses­sion « Sci­en­tifiques pro-vélo — Images du vélo » : où le pro­fesseur Patrick Rérat a présen­té la stratégie et les étapes qui ont per­mis de faire inscrire, fin 2018, la pro­mo­tion du vélo dans la Con­sti­tu­tion Suisse, suite à une vota­tion pop­u­laire (min­i­mum 100 000 votants pour que la propo­si­tion soit trans­mise au niveau fédéral).

- La ses­sion « A vélo au tra­vail — Les employeurs vélo-friend­ly » : des retours d’expériences inspi­rants de la part d’organisations qui délivrent la cer­ti­fi­ca­tion CFE — cycle-friend­ly employ­ers, aux entre­pris­es de leur pays (1). Les caté­gories pris­es en compte sont l’information aux salariés, la com­mu­ni­ca­tion, la coor­di­na­tion de l’action, les ser­vices et les infra­struc­tures vélo mis­es à dis­po­si­tion… Les prin­ci­pales étapes pour être label­lisé sont l’auto-évaluation par l’entreprise, l’audit, la procé­dure d’accréditation, puis un sou­tien a pos­te­ri­ori pour l’amélioration des con­di­tions pour les salariés cyclistes. Un témoignage intéres­sant fut celui de la Norvège où le Min­istère de l’environnement a financé l’évaluation et la cer­ti­fi­ca­tion de 100 entre­pris­es pro-vélo, à hau­teur de 200 000 euros.

- La ses­sion « Vélo et genre » : « La machine de la lib­erté : je pense que le vélo a plus fait pour émanciper les femmes que n’importe quoi d’autre dans le monde » — Susan B. Antho­ny, 1896, citée par Don­na Cooney lors de sa présen­ta­tion. Kat­ri­na Zim­mer­man (Women Led Cities) a cal­culé que moins de 40 % des par­tic­i­pants aux con­férences d’urbanisme étaient des femmes. Elle explique que des villes pen­sées et façon­nées par les femmes vont plus facile­ment per­me­t­tre aux per­son­nes de tous âges et avec toutes capac­ités (AAA pour « all ages and abilites ») de ne pas s’y sen­tir mal à l’aise ou exclues. Elle démon­tre enfin que dans la plu­part des con­férences qui trait­ent de la ville, cer­tains groupes sociaux/ethniques ou autres minorités sont générale­ment sous-représen­tés.

Un article à lire aussi dans Vélocité n°152 — septembre-octobre 2019, une publication de la FUB.