Un congrès international de haut vol
Cette conférence permet aux participants de bénéficier de retours d’expériences et de partager leur expertise dans le cadre de sessions plénières, sessions parallèles, ateliers thématiques, mais également dans le cadre de nombreux événements en amont et/ou pendant ce congrès : masterclasses, rencontre de coordination Eurovelo, conférence sur la logistique vélo, parade à vélo, tours techniques…
Les participants ont apprécié la qualité des interventions, les bonnes conditions de travail au sein du centre des conventions de Dublin, la création d’une application mobile dédiée à ce congrès pour suivre le calendrier mais également interagir avec les intervenants lors des conférences… Mais attention, congrès international, cette édition de Velo-City était surtout peuplée d’européens. Dur de s’y retrouver pour les quelques participants non-anglophones, d’Europe et des autres continents, par exemple.
L’ECF en mutation
Ce congrès a également été l’occasion pour l’ECF, en cours de restructuration, d’organiser deux temps d’ateliers stratégiques à destination des membres de la fédération européenne. Ces ateliers ont permis aux membres de s’accorder sur des questions essentielles : quelle est la mission globale et l’objectif principal de l’ECF ? Qui l’organisation représente-t-elle ? Sur quoi doit-elle travailler en priorité ? Quelle gouvernance ? … Un calendrier stratégique, en lien avec la « vision 2030 » de l’ECF, a été proposé à ses membres — dont la FUB.
La FUB à l’honneur
Olivier Schneider, président de la FUB, est intervenu dans le cadre de la session « Législation : soutien ou obstacle pour le développement du vélo ? ». Il a présenté les avancées obtenues par la FUB dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités, en faisant référence à la carotte et au bâton (règles qui incitent les personnes à utiliser le vélo VS règles qui dissuadent les personnes à utiliser des modes de transport moins vertueux).
Morceaux choisis
- La session « Rencontrer les CEOs : professionnels du plaidoyer en faveur des cyclistes du quotidien » : où les directeurs/présidents des fédérations nationales s’accordent à dire qu’il faut agir en tant que professionnels, cibler les hommes politiques qui peuvent porter notre message, utiliser des arguments qui peuvent être prouvés scientifiquement, être pragmatiques ou encore être porteurs de solutions « clés en main » en lien avec les groupes locaux.
- L’atelier sur l’évaluation de la cyclabilité des villes : où différentes manières de mesurer la cyclabilité ont été présentées, ceci afin de faire émerger une forme de compétition entre les villes. Plusieurs idées servent à la FUB dans le cadre du lancement de la seconde édition du Baromètre Parlons vélo des villes cyclables !
- La session « Scientifiques pro-vélo — Images du vélo » : où le professeur Patrick Rérat a présenté la stratégie et les étapes qui ont permis de faire inscrire, fin 2018, la promotion du vélo dans la Constitution Suisse, suite à une votation populaire (minimum 100 000 votants pour que la proposition soit transmise au niveau fédéral).
- La session « A vélo au travail — Les employeurs vélo-friendly » : des retours d’expériences inspirants de la part d’organisations qui délivrent la certification CFE — cycle-friendly employers, aux entreprises de leur pays (1). Les catégories prises en compte sont l’information aux salariés, la communication, la coordination de l’action, les services et les infrastructures vélo mises à disposition… Les principales étapes pour être labellisé sont l’auto-évaluation par l’entreprise, l’audit, la procédure d’accréditation, puis un soutien a posteriori pour l’amélioration des conditions pour les salariés cyclistes. Un témoignage intéressant fut celui de la Norvège où le Ministère de l’environnement a financé l’évaluation et la certification de 100 entreprises pro-vélo, à hauteur de 200 000 euros.
- La session « Vélo et genre » : « La machine de la liberté : je pense que le vélo a plus fait pour émanciper les femmes que n’importe quoi d’autre dans le monde » — Susan B. Anthony, 1896, citée par Donna Cooney lors de sa présentation. Katrina Zimmerman (Women Led Cities) a calculé que moins de 40 % des participants aux conférences d’urbanisme étaient des femmes. Elle explique que des villes pensées et façonnées par les femmes vont plus facilement permettre aux personnes de tous âges et avec toutes capacités (AAA pour « all ages and abilites ») de ne pas s’y sentir mal à l’aise ou exclues. Elle démontre enfin que dans la plupart des conférences qui traitent de la ville, certains groupes sociaux/ethniques ou autres minorités sont généralement sous-représentés.