Les livreurs à vélo peuvent-ils se passer des géants Deliveroo et Uber Eats ? Certains veulent y croire et développent de nouvelles organisations pour tenter de s’affranchir de la mainmise des plateformes américaines sur le secteur. À Bordeaux, trois amis ont décidé de se lancer de leur côté, en 2018, en fondant Les coursiers bordelais. Après deux ans, leur petite activité, d’abord fondée sous la forme d’une association, et ensuite devenue une coopérative, fonctionne bien et grandit progressivement. De quoi faire espérer à ces livreurs, récemment mis en avant par Brut, qu’un autre modèle de livraison est possible.
«À l’origine, il y avait trois personnes, raconte Clément, dernier arrivé en date dans la coopérative. Ils étaient tous d’anciens livreurs de Take Eat Easy, de Foodora, de Deliveroo ou d’Uber Eats». Parmi eux se trouvait notamment Arthur Hay, qui fut «éjecté des plateformes» à cause de son engagement syndical auprès de la CGT. Quand Take Eat Easy a fermé du jour au lendemain, en juillet 2016, les trois amis se sont creusé la tête : amoureux du vélo, ils souhaitaient poursuivre leur métier de livreur, mais ne supportaient plus les travers du modèle rendu célèbre par Uber. «Ils ont voulu trouver une alternative à ces plateformes et ont donc décidé de créer leur propre entreprise de livraison, entre amis». Le trio a donc poursuivi ce métier tout en améliorant les conditions de travail. Une manière de lutter contre les travers de l’ubérisation.
Fondée fin 2017, cette structure a d’abord pris la forme d’une association, avant de devenir une coopérative. La première année était «très compliquée, le temps de monter l’ensemble du projet». Aujourd’hui, «Les coursiers bordelais» fournit un service de livraison de plis, de colis, de matériel médical ou de fleurs, principalement pour les professionnels mais aussi pour les particuliers.
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