La fréquentation sur les pistes cyclables françaises a bondi de 29 % en un an, selon les chiffres communiqués récemment par l’association de collectivités Vélo et territoires. Mais l’essor n’est pas le même partout et la petite reine a encore du chemin à faire pour gagner les campagnes. Un « défi » pour atteindre le fameux objectif de 9 % de part modale en 2024, selon Elodie Trauchessec, ingénieure spécialiste des questions de mobilités à l’Ademe.
La France post-confinement est-elle vraiment passée à l’heure du vélo ou n’est-ce qu’un effet de mode valant surtout pour les métropoles ?
J’y vois d’abord un moment d’opportunité. La situation actuelle est le résultat de plusieurs années de travail engagé par tout l’écosystème afin de pousser le sujet vélo et faire en sorte qu’il gagne des adeptes. Par exemple, à Paris, le Covid-19 met en lumière l’effet vélo mais c’est au fond le fruit d’une décennie de travail puisque cela avait commencé avec le Velib en 2007.
On n’arrivera pas à une part modale de 9 %, ce qui est l’objectif fixé par le gouvernement, si on n’embarque pas les zones rurales et péri-urbaines.
Vous citez précisément l’exemple parisien. Quid des territoires ruraux, où la place de la voiture reste prépondérante ?
C’est à double tranchant. Paris est une vitrine mais le risque est de se dire que le vélo n’est réservé qu’aux urbains. N’oublions pas que beaucoup d’autres villes s’y sont mises, à l’exception de Marseille et Nice, lanternes rouges en la matière. Partout en France, les dernières municipales ont éclairé le phénomène. Le constat que nous dressons aujourd’hui est qu’on n’arrivera pas à une part modale de 9 %, ce qui est l’objectif fixé par le gouvernement, si on n’embarque pas les zones rurales et péri-urbaines.
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