Bonnes pratiques
L’usage du vélo est très développé dans les pays autour de la mer du Nord et de la mer Baltique au climat océanique et continental, mais aussi en Autriche République tchèque, Hongrie, Slovénie, Croatie ou encore en Pologne.
Des pistes cyclables relient les villes aux villages, les banlieues et faubourgs au centre des grandes villes. On y croise des gens qui vont au travail, amènent leurs enfants à l’école, font leurs courses dans des commerces de proximité et bien entendu des touristes qui empruntent des vélos pour leurs visites. On y trouve des pistes cyclables en site propre mais aussi sous forme de bande matérialisée par de la couleur rouge, comme si on déroulait un tapis rouge aux cyclistes.
Dans la plupart des pays autour de la Baltique, les pistes cyclables sont prioritaires aux croisements. Les voitures s’arrêtent pour laisser passer le cycliste. Aux feux, les automobilistes doivent s’arrêter derrière un espace réservé au seul cycliste. Tout est fait pour fluidifier au maximum la circulation des vélos.
La ville de Stockholm, par exemple, a énormément investi dans le réseau de pistes cyclables (environ 750 km) et « citybikes ». Ainsi un système de péage pour voiture a été mis en place pour entrer au centre-ville où les voitures se sont faites rares. De plus, les transports en commun sont très chers. Reste donc le vélo.
Par contre, le code de la route y est parfaitement respecté par les cyclistes, qui sont verbalisés par la police. Il arrive même que leur permis de conduire soit confisqué. Les cyclistes suédois participent d’ailleurs à la formation des cyclistes « brouillons » en leur rappelant les règles en cas d’incartade. Donc, si vous avez envie d’avoir un contact avec un(e) Suédois(e), faites-lui une queue de poisson…
A Helsinki (Finlande), nous sommes tombés sur le « Baana », une autoroute pour cyclistes aménagée au centre-ville et très fréquentée. Ici, la ville développe chaque année de nouvelles pistes cyclables, c’est pour nous LA ville du vélo. Nous sommes arrivés cet été en pleine période de travaux routiers. Des déviations sécurisées pour cyclistes étaient mises en place : couloirs dédiés, panneaux tout le long du parcours… En Finlande, pays du nord à l’hiver rigoureux et enneigé, les pistes doivent être désertées une fois le froid arrivé, nous direz-vous. Que nenni, les pistes sont déneigées et salées et les Finlandais n’hésitent pas à enfourcher leur bicyclette bien emmitouflés. En 2017, 10 % de la population se rendait déjà à leur travail à vélo.
A Copenhague (Danemark), La Haye et Amsterdam (Pays Bas), la bicyclette est reine. On y voit toutes sortes de bicyclettes, y compris des vélos cargo pour transporter les enfants ou des charges lourdes. En Hollande, les pistes sont larges, en excellent état et sécurisées, et on peut y croiser un grand nombre de personnes âgées se déplaçant avec leur engin électrique à trois ou quatre roues.
A Berlin et dans toute l’Allemagne, les voies cyclables sont très développées. La mobilité active est rentrée depuis longtemps dans les mœurs des allemands.
A Varsovie (Pologne), il est aisé de circuler au centre-ville : pistes, couloirs avec cohabitation piéton/vélo, itinéraires vélos bien signalés. Un impératif : il faut descendre du vélo pour traverser un passage piéton. Les vélos sont acceptés gratuitement dans le tram, le métro, en tête ou en queue de rame.
A Budapest (Hongrie), le développement des pistes cyclables en centre-ville est récent et en pleine expansion. Il existe près de 100 stations de vélos en libre accès joliment nommés BUBI. Cependant, la circulation est intense, les automobilistes de Budapest plutôt nerveux et les piétons non respectueux des bandes matérialisées sur les trottoirs partagés.
Dans les faubourgs et la campagne environnante, les transports en commun se développent. Des pistes cyclables sont créées et des parkings à vélo aménagés à côté des stations de bus. Le vélo est d’ailleurs très présent dans la vie de tous les jours à la campagne.
Au sud, une situation moins homogène
Dans les pays du sud de l’Europe, on note un nette domination de l’automobile, qui reste reine.
Le relief est aussi moins favorable à la pratique de la bicyclette, il y a des pentes à 15 % dans les capitales aux sept collines : Rome, Lisbonne, Athènes.
Et pourtant, de grands efforts sont faits par les municipalités, conscientes de l’enjeu climatique et de l’engorgement de la circulation. Ainsi, à Lisbonne, il existe pour le moment quelques pistes, mais essentiellement le long du Tage et vers des destination de loisirs (parcs…).
A Madrid, des pistes et des couloirs aménagés où les vélos cohabitent avec les bus et les taxis sont créés dans le centre. A noter que les couloirs restent dangereux, bien que la limite de vitesse y soit fixée à 30 km/h. Il existe une belle piste autour de la capitale. Il est possible de prendre son vélo dans le métro. Des stations de vélos en libre service fonctionnent depuis quelques années (Bicimad).
A Rome, il existe une belle piste le long du Tibre et il est possible d’emmener son vélo dans le bus, ainsi que dans certains trams ou trains. Mais culturellement, le vélo n’est pas considéré comme un moyen de transport quotidien.
A Bucarest et Sofia, dans des pays à plus faible niveau de vie, la circulation est très dense et les embouteillages sont monnaie courante à toute heure de la journée. Quelques pistes cyclables ont été aménagées, mais peu de cyclistes les empruntent. De l’avis d’une des collaboratrices de l’UE, nous serions des « héros » d’oser circuler dans le trafic. Par contre, les automobilistes respectent le « stop » (ligne blanche matérialisée devant chaque passage piéton) et s’arrêtent pour laisser passer les piétons.
A la campagne, tout le monde pratique le vélo pour se déplacer, faire les courses, aller au jardin ou au marché, comme en France jusque dans les années 60, avant que la voiture ne devienne le mode de transport dominant.
Du vélo transport au cyclotourisme
Depuis plus de dix ans, nous pratiquons le cyclotourisme en plus de nos déplacements pour aller au travail (c’était avant la retraite), faire les courses ou d’autres activités nécessitant un moyen de locomotion. Le vélo est devenu notre moyen de transport prioritaire. Sylvie a par exemple participé au recensement des points à améliorer pour la circulation à vélo à Erstein.
Ces constats ont été faits au cours de plusieurs périples à vélo itinérant entre 2017 et 2019, pendant lesquels nous avons parcouru 13 500 km pour relier 25 capitales de l’Union Européenne. Nous n’avons séjourné et circulé que deux à trois jours dans les villes mentionnées, ces mots ne sont donc qu’un pâle reflet de notre expérience.