Des infrastructures simples
En France, les habitants des grandes villes qui sont remontés en selle à l’occasion des grèves contre la réforme des retraites ont pu mesurer le gouffre qui demeure entre les promesses — renouvelées à l’occasion des élections municipales de mars prochain — et ici ou là, des ébauches de réseaux cyclables discontinus, souvent dangereux et inconfortables pour tous les usagers de la voirie. La priorité accordée à des infrastructures simples, complètes et cohérentes fut la clef de la réussite de Copenhague, qui a placé le vélo au centre des questions de mobilité.
Un seul chiffre résume ce succès : la dernière enquête d’opinion réalisée en 2018 indique que 77 % des habitants de Copenhague « se sentent en sécurité quand ils circulent à bicyclette » ! Conciliant intérêt individuel et général, le retour de la bicyclette représente une aubaine non seulement pour la santé, l’environnement ou le climat, mais aussi pour le pouvoir d’achat.
L’ambition de la municipalité était d’atteindre un déplacement sur deux vers le travail ou l’école à vélo d’ici 2025. Objectif quasiment atteint dès 2018, avec 49 % des déplacements, contre 18 % en transport en commun, 27 % en voiture et 6 % à pied. À Paris, le vélo ne représente que 4 % des déplacements (INSEE, 2017), 12 à 16 % pour les villes françaises les plus « en pointe » : Bordeaux, Grenoble et Strasbourg.
Le pont de la reine Louise est l’un des carrefours les plus fréquentés de la ville… et d’Europe. 2 289 133 cyclistes sont passés devant cette borne en six mois. Le panneau ajoute : Bonne chance et merci de faire du vélo en ville ! On peut observer la largeur de la piste cyclable, qui permet à deux cyclistes de bavarder en roulant de front tout en étant doublés par un troisième.
Quatre habitants sur cinq font du vélo. On retrouve tous les publics. Cette photo a été prise à la sortie du pont de Knippelsbro, qui voit passer 33 700 vélos par jour en moyenne.
Lire la suite : Copenhague à bicyclette, un carnet de route photographique