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Le vélo, une révolution urbaine

Imag­i­nons une ville, une grande ville, peu­plée et dense, mais dépourvue de trans­ports en com­mun. Que se passerait-il ? Cha­cun se déplac­erait comme il le pour­rait. Les routes seraient sat­urées, les car­refours encom­brés, les places de park­ing introu­vables. Les auto­mo­bilistes, stressés d’avance, se lèveraient très tôt ; le bruit deviendrait inces­sant et la pol­lu­tion inviv­able. Sur les trot­toirs, des citadins marcheraient, loin, longue­ment. D’autres enfin, enfourcheraient un vélo, le moyen le plus sûr de par­venir rapi­de­ment à bon port, sans fournir trop d’efforts ni s’engluer dans les embouteil­lages.

Le para­graphe ci-dessus ne décrit pas Lagos ni Djakar­ta, mais Paris et son aggloméra­tion par temps de grève. Depuis le 5 décem­bre 2019, date du début du mou­ve­ment social qui paral­yse les métros et les trains, les Fran­ciliens n’ont jamais eu autant recours au vélo. Les comp­tages pub­liés jour après jour à Paris comme en ban­lieue mon­trent que la pra­tique a plus que dou­blé par rap­port à une péri­ode nor­male.

En 2019, le vol­ume des ventes de vélos clas­siques a gagné 30 % par rap­port à 2018, le vélo à assis­tance électrique 25 %, le vélo pli­ant 39 % et le car­go [doté d’un baquet] 135 %

En réal­ité, cet engoue­ment pour la bicy­clette est antérieur à la défail­lance des trans­ports publics et ne se lim­ite pas à la région parisi­enne. En sep­tem­bre 2019, la fréquen­ta­tion des grands axes parisiens avait pro­gressé de 54 % par rap­port à l’année précé­dente, à la suite de la matéri­al­i­sa­tion des pistes cyclables promis­es par la majorité munic­i­pale. A Bor­deaux, sur le pont de Pierre, sous­trait au traf­ic auto­mo­bile depuis 2017, près de 10 000 cyclistes péda­lent chaque jour, un chiffre en con­stante aug­men­ta­tion.

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