Marion Huguet évoquait au cours de la journée d’études de la FUB la situation plutôt encourageante de ST MicroElectronics au Mans, en tant que responsable du plan de mobilité de cette entreprise de 250 personnes (et qui dispose de plusieurs autres sites en France). L’autonomie, c’est un peu ce qui résume la situation ici, où on n’a pas eu besoin de se faire prendre par la main par la collectivité pour agir, et où on a préféré se passer de l’IKV (indemnité kilométrique vélo), préférant orienter les fonds du plan de mobilité sur des actions incitatives pour passer au vélo. Le budget annuel de ce plan de mobilité est de 5 000 €.
Et ça marche, tout simplement parce que les salariés y trouvent leur compte. Ceux qui ont choisi le vélo pour venir travailler, et qui sont de plus en plus nombreux, adhèrent à une charte et sont en même temps membres de l’association Cyclamaine, qui intervient régulièrement sur place pour l’entretien des vélos. Des facilités d’accès aux transports en commun complètent le dispositif.
En d’autres lieux, on a besoin d’encouragements de la collectivité. Comme dans l’agglomération nantaise, par exemple, où Bénédicte Levionnais,
directrice du département déplacements de la métropole, pilote le « club mobilités », auquel adhèrent déjà 470 entreprises. La métropole nantaise fait ainsi la promotion, entre autres, du vélo comme moyen de déplacement domicile-travail, avec le soutien actif de l’association Place au vélo. Côté bus et tram, l’opération s’appuie sur la SEMITAN (société des transports nantais).
Le département déplacements de la métropole dispose d’un budget annuel de 150 000 € pour inciter et aider les entreprises à mettre en place leurs plans de mobilité. Un levier qui devrait aider à atteindre l’objectif ambitieux avancé par Bénédicte Levionnais : passer de 3 % à 12 % de part modale vélo sur l’agglomération.
Exemple d’une entreprise qui s’est mise en mouvement, au nord de Nantes : le Centre scientifique et technique du bâtiment, qui fait travailler une petite centaine de personnes. En 2005, ils étaient six à venir à vélo. « Aujourd’hui on est 23 cyclistes, affirme Jérôme Vinet, ingénieur chef de projets. On essaie de réfléchir au-delà des mobilités douces. Surtout si on va prendre des transports pour une réunion qui va durer moins de temps que le déplacement. Il y a tout un tas de choses au-delà de la simple mobilité classique. Pourquoi pas faire par exemple des Plans de déplacements d’entreprise (PDE) sur des zones géographiques et pas seulement pour une entreprise ? »