Le boom que connaît le vélo à assistance électrique (VAE) ne concerne pas que les grandes agglomérations. A zones à dominante rurale, aussi, on s’intéresse à ses atouts pour mieux relier les communes entre elles. Avec un enjeu majeur : apporter une solution à ceux pour qui les transports sont trop éloignés, ou les déplacements trop chers.
Dans l’Est de la France, à Saint-Dié-des-Vosges, un projet est déjà dans les rails. Sa communauté d’agglomération, jeune -lancée en 2017-, au profil atypique -78 000 habitants répartis sur 77 communes- a répondu à un appel à projet du gouvernement, soutenu par l’Ademe, baptisé « French Mobility ». Elle compte parmi ses vingt-six lauréats.
Sur ce territoire de moyenne montagne aux espaces vallonnés, on veut promouvoir les « mobilités actives ». « Il s’agit de tout ce qui permet de se déplacer pour aller au travail et pour ses loisirs, qui ne soit pas la voiture : le vélo, la marche à pied, le vélo + bus pour les scolaires », explique Vincent Benoît, vice-président de l’agglomération, chargé des Mobilités durables. « Nous possédons un territoire à la fois urbain, périurbain et très rural, avec une physionomie peu pratique pour la mobilité, avec une vallée centrale -celle de la Meurthe- qui traverse toute l’agglomération, plus d’autres petites vallées qui ne peuvent communiquer entre elles que grâce à elle », détaille encore l’élu.
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Rapprocher la population de l’emploi
Environ 80% des habitants du territoire y travaillent également. D’où l’enjeu, capital, de proposer des solutions de mobilité à ceux qui en sont loin, où n’en n’ont pas les moyens. L’absence de mobilité, l’un des premiers freins à la conquête d’un emploi. « Le prix des carburants affecte le pouvoir d’achat des populations et une ville comme Saint-Dié est très vite encombrée aux heures de pointe, en particulier à cause du fait que tout le monde prend sa voiture seul, déplore Vincent Benoît. Notre agglomération n’est pas la mieux placée géographiquement, les demandeurs d’emploi ont donc des difficultés à en trouver un. A nous d’offrir ce que l’on peut comme moyen de déplacements peu onéreux. »
C’est là que le vélo électrique entre en jeu. Même si les prix sont encore élevés (à partir de 500 euros pour les premiers modèles, en moyenne). La question d’un dispositif d’aide à l’achat n’est pas encore tranchée. Pour le responsable « mobilité » de l’agglo, « ce qui est décisif, c’est surtout que les circuits dans les parties planes soient visibles, qu’on en parle parce que l’on y voit des vélos circuler ».
Source : Le vélo électrique va-t-il désenclaver les territoires ruraux ? — Le Parisien