Pour compléter le tableau, nous avons décidé de faire la même enquête en octobre 2018 auprès d’une cinquantaine d’établissements publics fréquentés par la population : mairies, écoles, collèges, lycées, stades, gymnases, lieux culturels (théâtre, salle de concert), Poste, préfecture, sécurité sociale, hôpital, clinique…
L’objectif est d’établir la situation actuelle et proposer des pistes d’amélioration à réaliser. Il s’agit aussi d’alerter et de sensibiliser la population qui souvent hésite à prendre son vélo, en particulier par peur de se le faire voler faute de points d’attache. Nous avons visité plus d’une cinquantaine de services et pris des photos. Ensuite, nous les avons classés en trois catégories : les bons, les moyens, les mauvais.
Des résultats très médiocres
Au total, les résultats sont assez décevants :
- 44 % de mauvais ;
- 22 % de moyens ;
- 33 % de bons.
Dans le détail, des situations paradoxales :
Services publics. Parmi les mauvais on note : Pôle emploi, commissariat de police, la Poste, polyclinique, tribunal, n’ont rien prévu pour les vélos. C’est pourtant des services essentiels pour les usagers concernés et très fréquentés par les Nivernais.
A noter que certains organismes n’ont pris aucune initiative pour leurs usagers ou salariés, qui doivent se rabattre sur les attaches vélos installés à proximité par la mairie sur l’espace public : préfecture, CCI par exemple.
Organismes culturels. Un râtelier rouillé et caché devant le Café Charbon et rien devant le Centre Expo (mais 1 500 places de parking voiture) qui draine des milliers de spectateurs chaque année.
Sport. Rien devant le stade Pré Fleuri qui attire plus de 7 000 spectateurs à chaque match ni devant les stades municipaux ou les Nivernais de tout âge viennent pratiquer du sport. C’est bien connu : les sportifs n’ont pas les capacités physiques pour venir en vélo.
Enseignement. Bravo au Conseil départemental qui a équipé ses quatre collèges en abris vélo.
A noter : rien à l’ISAT, une école d’ingénieurs spécialisée dans les transports (le vélo ça n’existe pas, ou c’est trop simple pour un futur ingénieur ?) et rien devant l’école d’infirmiers (IFSI). Paradoxe : les infirmiers qui vont entretenir notre santé ont-ils le droit d’entretenir la leur en pratiquant le vélo ?
Solidarité. Le vélo cet inconnu devant les restaurants du cœur, le secours populaire et l’épicerie solidaire : c’est pourtant bien économique…
On voit donc que près de la moitié des services publics ne se préoccupent pas des cyclistes qui les fréquentent, qu’ils soient des usagers ou leurs propres salariés. C’est d’autant plus regrettable qu’ils ont souvent investi beaucoup d’argent public pour aménager d’immenses parkings à voiture qui artificialisent beaucoup d’espaces. Mais ils n’ont pas trouvé quelques milliers d’euros pour des abris et attaches vélo.
Poursuivre cette action
ZIG ZAG va informer chacun des services et établissements de l’ensemble des résultats des deux enquêtes et, d’abord, les plus mauvais (absence totale de parking vélo) pour les interpeller et leur faire part des pistes d’amélioration à partir de notre expérience. Comme le premier volet, nous avons médiatisé cette enquête par la presse locale qui lui a consacré une page entière.
Nous avons également écrit à la mairie et à l’agglomération de Nevers qui gère de nombreux services (stades, lieux culturels) et également la voie publique. Un premier effet de nos actions est l’installation, en cours, de 90 attaches vélo supplémentaires dans les rues de Nevers, ainsi que la mise en place des sas et de tourne à droite aux feux, que nous réclamions depuis longtemps.
Nous allons renouveler cette enquête pour mesurer les avancées, relancer les retardataires et, pourquoi pas, ajouter de nouveaux lieux à évaluer.
Pour plus d’infos et les résultats détaillés : nevers@fubicy.org