Olivier Schneider a interpellé vendredi sur franceinfo le gouvernement, l’appelant à expliquer clairement comment il allait répartir “les milliards d’euros supplémentaires” récoltés via la hausse de la taxe carbone pour financer les alternatives à la voiture.
A la veille du mouvement des “gilets jaunes” qui dénoncent la hausse du prix du carburant, le président de la fédération des usagers de la bicyclette n’appelle pas à la contre-manifestation. Au contraire, Olivier Schneider a interpellé le gouvernement, vendredi 16 novembre sur franceinfo, l’appelant à expliquer clairement comment il allait répartir “les milliards d’euros supplémentaires” récoltés via la hausse de la taxe carbone pour financer les alternatives à la voiture : des places de parking pour les vélos dans les gares, des pistes cyclables au bord des routes nationales, et des services de co-voiturage efficaces aussi dans les territoires ruraux. “L’idée de ma fédération, ce n’est absolument pas de faire culpabiliser les citoyens qui subissent en réalité les conséquences de 70 années de choix calamiteux d’aménagement du territoire”, assure Olivier Schneider qui rappelle le retard très important de la France sur la pratique du vélo au niveau européen.
franceinfo : Vous réclamez la fin de la politique tout voiture, appelez-vous à des contre-manifestations demain contre les “gilets jaunes” ?
Olivier Schneider : Non, pas au niveau national. Après il peut y avoir localement des groupes locaux qui vont peut-être contre-manifester, mais nous on pense que plutôt que de cliver les Français entre les “gilets jaunes” du 17 novembre et les “gilets jaunes” du quotidien, c’est à dire les cyclistes, car ce sont traditionnellement les cyclistes qui portent des gilets jaunes, surtout en période hivernale, plutôt que de cliver, on veut montrer que le vélo apporte des solutions à cette crise. Ce n’est pas les automobilistes contre les cyclistes, c’est juste que où qu’on soit en France, certains de nos déplacements les plus courts mériteraient d’être faits à vélo si les pouvoirs publics mettaient en place ce qu’il faut en terme d’infrastructures. Quand le Premier ministre twitte ‘L’Etat a placé les Français dans une situation de dépendance à une énergie à la fois chère, étrangère et polluante’, nous on est d’accord sur ces trois points. La France a une addiction à la voiture, aux énergies fossiles, et cette addiction pollue. Cette addiction à la voiture participe au déficit commercial et au déficit d’activité physique des Français, mais l’idée de ma fédération ce n’est absolument pas de faire culpabiliser les citoyens qui subissent en réalité les conséquences de 70 années de choix calamiteux d’aménagement du territoire. Le résultat, c’est qu’en termes de vélo au niveau européen, la France pointe au 25e rang sur 27. Il faut changer ça.