L’Etat reconnait enfin le vélo en tant que moyen de transport, c’est un signal historique en direction des vélotafeurs. Mais le plan national annoncé par le Premier ministre est pourtant décevant sur un certain nombre de points cruciaux.
Cette semaine exceptionnellement, lors du debrief matinal autour de la machine à café, les vélotafeurs(ses) ne parleront pas du dernier scooter croisé sur la piste cyclable ou de l’automobiliste qui n’a pas respecté la distance de sécurité. Ils débattront plutôt de l’annonce d’un plan d’envergure nationale par le Premier ministre Edouard Philippe, vendredi 14 septembre. Une date importante dans l’histoire des mobilités douces, puisque pour la première fois, l’Etat veut clairement changer de braquet en triplant la part du vélo dans les déplacements urbains, d’ici 2024. Aujourd’hui, avec 3% de part modale, la France occupe une modeste 25e place dans l’Union Européenne, loin derrière le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique… Ce plan tant attendu par les usagers est-il un coup de pédale significatif ou une déception ? Analyse.
Oui, c’est un signal fort en faveur des vélotafeurs…
Jamais un gouvernement français n’avait consacré autant d’argent à la bicyclette. Une enveloppe de 350 millions d’euros débloqués sur sept ans, soit 50 millions par an (à titre d’exemple, la capitale dépense 25 millions par an), « ce n’est pas idéal mais c’est le plan vélo le plus ambitieux qu’il y ait jamais eu en France » a réagit Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB),dans les colonnes de Libération. Certes, ce chiffre est éloigné des 200 millions par an que réclamaient les associations et les ONG, mais il constitue une avancée notable : l’Etat considère enfin le vélo en tant que moyen de transport, et plus seulement comme un loisir ou un sport du dimanche. C’est une forme de reconnaissance pour les 3% de cyclistes qui empruntent chaque jour les pistes pour relier leur domicile à leur travail, dans un contexte citadin très favorable à la voiture. A l’heure du changement climatique, l’Etat n’a pas d’autre choix que de valoriser les mobilités non polluantes, sachant que les trois quarts de nos déplacements font moins de 5 kilomètres.