Francescu Garoby, vice-président des Dérailleurs, est vigie depuis fin 2019 : “c’est une application mobile sur la base d’une application pour les motos, très simple : on prend une photo du problème et on le catégorise (par exemple : nids-de-poule, travaux gênants, zone mal éclairée, signalisation manquante…). En fonction de la géolocalisation, c’est renvoyé vers les services concernés.”
L’atout de poids : l’application permet de suivre l’avancée des demandes : rejeté ou accepté. Yannick Dépret de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) supervise le dispositif pour la préfecture du Calvados. Pour lui, l’avantage réside dans la qualité des signalements : “Un gestionnaire indique que 9 fois sur 10 son analyse va dans le même sens que celle du constat fait par le cycliste de vigie dans l’application. A l’inverse, les remarques reçues via les réseaux sociaux ou par courriels sont 9 fois sur dix hors de propos.”
Christine Corbin, présidente des Dérailleurs, fait le point suite à un rendez-vous avec les services de la DDTM, la préfecture, la police : “notre association est à l’origine de plus de la moitié des signalements. Sur les 94 qu’ils ont reçus, seuls 3 ont été rejetés. Un tiers a déjà été traité. En cas de rejet, il reste possible de refaire le même signalement : ils demandent de nouvelles photos, un autre argumentaire si le signalement est jugé très important.” A la préfecture, Mr Vigie veille au grain. Une commune fera l’objet d’une entrevue particulière sur le manque d’acceptation des observations des vigies bénévoles.
Pour Francescu, il faut déployer l’application dans d’autres départements car “pour la première fois un système de signalement est porté par la préfecture, les collectivités locales et les forces de l’ordre. Le message ne vient pas des associations et on avance !”. Et pour ne pas fâcher les copains-militants de Vélocité Montpellier, Francescu insiste “Je ne dis pas que Vigilo ce n’est pas bien, simplement quand la préfecture te le propose, c’est efficace !”
Comme le montrait déjà un article du magazine Chut! en mars, il y a une tension entre pression citoyenne et efficacité des dispositifs de signalements. L’exemple calvadosien semble bien fonctionner, parce que la préfecture est volontaire. Quelle leçon en tirer pour d’autres territoires?
Vous voulez en savoir plus, vous pensez que votre préfecture pourrait faire quelque chose de semblable ? Contactez Christine Corbin à caen@fubicy.org