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Extase et quête de sens: dans les pensées des cyclo-nomades

Sur une petite route de cam­pagne val­lon­née ou sur une piste forestière caill­ou­teuse, le geste reste le même. Pouss­er avec sa jambe droite. Puis sa jambe gauche. Et ain­si de suite. Tel est le besoin en énergie d’un vélo. D’un coup de maniv­elle à une autre, il en faut des tours de pédales pour faire avancer une bicy­clette sur des kilo­mètres. Encore plus si la chaîne est sur le petit plateau et le plus grand pignon. Le mou­ve­ment est cyclique, redon­dant, récur­rent, répéti­tif. Seul·e ou en groupe, il faut donc par­fois s’occuper pen­dant des heures de selle. Dis­cuter. Pod­cast­er. Observ­er. Ou sim­ple­ment penser. Mais à quoi? À tout et à rien

À l’œuvre sur le Tour de France, le cycliste pro­fes­sion­nel Guil­laume Mar­tin, diplômé de philoso­phie, en sait quelque chose. Dans son livre Socrate à vélo, le coureur con­fie: «Il m’arrive de ne penser à rien sur le vélo. Par­fois, tan­dis que je m’entraîne, mon esprit s’échappe. Je divague. Je suis dans un état semi-con­scient pen­dant quinze min­utes, une demi-heure, une heure… Et puis je me “réveille” et je me rends compte que je suis trente kilo­mètres plus loin. J’ai suivi le par­cours que j’avais prévu. J’ai roulé à une allure nor­male. J’ai respec­té le code de la route. J’ai agi tout comme si j’étais con­scient. Sauf que je ne l’étais pas. Le corps a pris le relais.»

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