Le vélo francilien en forte hausse! Les derniers chiffres montrent une progression de son usage dans la conurbation. Compte tenu de la géographie, de la densité et de la sociologie de l’Ile-de-France, c’est assez logique. Les élus, de tous bords et de tous niveaux, ont enfin compris son importance capitale. Voici pourquoi et comment il devient au quotidien un mode de transport à part entière.
« Nous aussi, on aimerait pédaler sur des pistes Hidalgo, comme à Paris ». Des «pistes Hidalgo». L’expression est venue comme ça, lancée par une cycliste de Chaville, commune des Hauts-de-Seine bordant la «voie royale», une départementale très routière qui relie Paris à Versailles. Etrange formule, quand on sait que la maire de la capitale, Anne Hidalgo (PS), a mis quelques bonnes années avant de percevoir l’intérêt du vélo comme outil dans son combat revendiqué pour le climat. Il a fallu la pression des associations de cyclistes et de l’opinion publique, l’engagement de son adjoint Christophe Najdovski (EELV), et aussi un changement à la tête de la direction de la voirie parisienne pour que la ville se décide enfin à matérialiser le «plan vélo» voté à l’unanimité du Conseil de Paris en avril 2015. Mais après tout, les pistes bidirectionnelles qui réjouissent depuis quelques mois les usagers resteront, quoi qu’il arrive lors des municipales de mars, comme un legs du mandat 2014–2020.
Au-delà du périphérique, les aménagements parisiens suscitent donc des regards envieux. Et pour cause. Les chiffres de l’enquête globale transports (EGT) de la région Ile-de-France de 2018, que nous avons pu consulter, montrent une forte progression du nombre de déplacements quotidiens à vélo, de 600000 en 2010 à 850000 l’an dernier. Dans le même temps, à l’échelle de la région, l’usage de la voiture a un peu régressé, et celui de la marche a augmenté. Ces chiffres ne traduisent pas encore la forte progression de cette année 2019, visible à l’œil nu.
En région parisienne, le vélo redevient un moyen de transport légitime
Dans les années 1920, les ouvriers vivant dans de précaires bicoques de banlieue rejoignaient la gare la plus proche sur leur selle. Depuis, comme partout en Europe, le vélo avait cédé la place à la voiture et au deux-roues motorisé. L’Ile-de-France, il faut le rappeler, est une conurbation de 12 millions d’habitants qui bougent sans cesse, en ayant recours à toute la panoplie des transports existants. Or, parmi ces modes, le vélo constitue une réponse pertinente à plusieurs préoccupations: pollution atmosphérique, sédentarité, insécurité routière, vie chère et bien sûr menace climatique. Tout le monde en convient, et pas seulement la maire de Paris. « Nous avons besoin de mobilité durable, en raison des enjeux de santé publique ou de climat », affirme Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. « C’est un rendez-vous avec l’histoire », corrobore solennellement Pierre Garzon, vice-président (PC) du département du Val-de-Marne. « Nous devons décarboner la région, avec des mobilités beaucoup plus apaisées », ajoute Valérie Pécresse. « La moitié des déplacements domicile-travail, en Ile-de-France, a une longueur inférieure à 5 kilomètres », ne cesse de répéter la présidente (ex-LR) de la région, qui vante « le potentiel énorme » du vélo.
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